Test de Fallout 4: (encore) du bonbon
Fallout 4 ne réinvente pas la roue. Malgré de petites améliorations et quelques nouveautés un plus importantes, le jeu de Bethesda reprend principalement là où ses prédécesseurs nous avaient laissés. Après des dizaines d’heures de jeu, un constat s’impose toutefois: c’est très bien ainsi.
Une vieille pantoufle
Pour ceux qui ont joué aux excellents Fallout 3 et Fallout New Vegas, Fallout 4 ressemble souvent à une vieille pantoufle. Quelque chose de confortable, qui n’a peut-être pas le lustre des modèles plus récents, mais auquel on revient constamment et qui nous plait toujours autant qu’au premier jour.
Toujours campé dans un univers post-apocalyptique 200 ans après une guerre nucléaire, Fallout 4 nous fait incarner un nouveau héros, poussé par une nouvelle mission, qui le mènera cette fois-ci aux quatre coins de la région de Boston, à la recherche d’un mystérieux Institut.
Sans trop entrer dans les détails de l’histoire, notons que celle-ci nous fait visiter pour la première fois le temps d’avant la guerre, en 2077, et que sa qualité s’améliore à mesure que le jeu avance. Fallout 4 est comme d’habitude empreint d’humour, même si cette facette de la série est ici un peu moins présente qu’à l’habitude.
La mission principale de Fallout 4 n’est toutefois qu’une petite partie du jeu, puisque tous les habitants du coin semblent avoir besoin de notre aide, que ce soit pour retrouver un objet perdu ou pour mettre fin aux agressions de Super Mutants. On doit aussi aider différentes factions dans la région, jouer aux détectives et inviter des personnages à joindre notre cause.
Tout de Fallout 4 nous fait sentir à la maison. Le jeu conserve la même esthétique (visuellement, les paysages ont été améliorés, surtout avec un bon PC, mais les nombreux personnages, eux, pourraient avoir été créés il y a quelques années), et les mêmes chansons des années 50 sont de retour. Fallout 4 est la suite de ses prédécesseurs, tant de corps que d’esprit.
They have things like the atom bomb,
So I think I’ll stay where I am
Civilization, I’ll stay right here
Quelques améliorations
L’équipe du réalisateur Todd Howard a tout de même peaufiné un peu quelques mécaniques du jeu par rapport à Fallout: New Vegas.
Le système de combats VATS, un volet un peu plus intellectuel des combats à la première ou à la troisième personne, ne pause par exemple plus le jeu complètement, mais le ralentit. Il s’en crée un certain sentiment d’urgence, et notre niveau de stress monte beaucoup plus pendant les combats difficiles (ils sont nombreux).
Les systèmes de bricolages ont aussi été revus, parfois minimalement, parfois d’une façon plus importante. Les médicaments et la nourriture peuvent maintenant être transformés dans des endroits différents, et les choix de ce qu’il est possible de créer ont considérablement augmenté.
Il est aussi maintenant possible de modifier ou de créer ses propres armures et armes (700 combinaisons d’armes peuvent être bricolées en tout), et on peut même personnaliser son Armure lourde (Power Armor) à souhait.
Notre personnage (homme ou femme, c’est au choix) parle maintenant, et les interactions avec les 12 personnages qui peuvent nous accompagner dans notre aventure ont aussi été améliorées. Il est même possible de tomber en amour, peu importe le sexe de son compagnon, à condition que celui-ci soit humain.
Les compagnons ont leurs défauts, comme sauter dans l’action alors que vous tentez plutôt de vous approcher subtilement d’un ennemi pour le prendre par surprise, mais ils offrent une profondeur intéressante au jeu, alors qu’il est souvent possible de discuter des événements qui nous arrivent avec eux. On est d’ailleurs rapidement tiraillés à savoir quel personnage nous accompagnera dans nos aventures. Le chien Dogmeat? La journaliste Piper? Notre fidèle serviteur robotisé Codsworth?
Notons que ceux qui préfèrent faire cavalier seul peuvent aussi choisir cette option, et même obtenir des avantages en compensation.
Bethesda a aussi laissé tomber quelques volets moins réussis des jeux précédents, comme le système de karma. La réputation a aussi été revue. Si nos compagnons approuvent nos actions, ceux-ci peuvent obtenir de nouveaux pouvoirs, et s’ils n’approuvent pas, ils risquent de nous quitter à tout jamais. Seul le bon vieux Dogmeat restera à vos côtés, peu importe ce que vous faites.
Un volet créatif correct, mais timide
La plus grande nouveauté de Fallout 4 est son volet créatif, où le joueur peut adapter certains camps à sa guise, construisant des fortifications, des fermes, en décorant ses immeubles, en bâtissant soi-même des maisons, etc.
Pour créer toutes ces choses, il suffit de ramasser des objets sans valeur partout dans le jeu, et de les recycler pour leurs pièces. Un mécanisme ingénieux, surtout que tous ses objets faisaient déjà partie de l’univers de Fallout auparavant. Malheureusement, celui-ci empire aussi un des problèmes récurrents du jeu, soit de constamment devoir gérer son inventaire. On comprend le besoin, mais d’interrompre le jeu sans arrêt afin de jeter ses objets les plus lourds pour faire de la place est quand même frustrant.
Nos camps sont aussi de véritables communautés. Plus ils grossissent, plus des colons viennent nous rejoindre, et il est possible de les assigner à différentes fonctions.
Ce nouveau volet est un peu un mélange de jeu de type Tower Defense et de Minecraft. Il nous permet de créer des camps variés, mais on aurait peut-être aimé avoir un tout petit peu plus d’outils à notre disposition.
Le fait que tout cet aspect soit optionnel est aussi assez curieux. Un peu comme si Bethesda voulait quelque chose de nouveau, mais que la compagnie ne voulait pas non plus risquer de briser sa recette.
Peut-être est-ce pour le mieux. Ceux qui ne sont pas trop intéressés pourront ainsi continuer d’explorer la région, tandis que ceux qui apprécieront ce volet pourront passer des heures à bâtir, défendre et rebâtir leurs camps, avant de reprendre leur mission.
Notons que la communauté Fallout 4 pourra créer des modifications au jeu (mods), tant sur PC que sur console, à compter de 2016. J’ai l’impression que c’est ce nouveau volet créatif qui pourra le plus bénéficier de ces modifications.
Un deuxième écran meilleur que la moyenne
Ceux qui possèdent un téléphone ou une tablette Android ou iOS pourront jouer à Fallout 4 avec une application complémentaire, qui transpose le Pip-Boy – un genre d’ordinateur que l’on porte au poignet dans l’univers Fallout – sur l’écran de son appareil mobile.
Votre Pip-Boy mobile est alors complètement synchronisé avec le jeu. Celui-ci est notamment pratique pour suivre ses déplacements sur la carte en direct, mais aussi pour jouer aux multiples petits jeux qui ont été cachés un peu partout dans le monde de Fallout.
Bref, un second écran qui ne réinvente pas la roue, mais qui m’apparaît tout de même plus pratique que la moyenne. Le Pip-Boy de Fallout 4 est d’ailleurs la seule application complémentaire à un jeu de console que j’ai utilisé volontairement à ce jour tout au long du jeu plutôt que simplement par curiosité professionnelle.
Attention par contre, le Pip-Boy est particulièrement exigeant pour la pile des tablettes et ordinateurs portatifs.
Notons que ceux qui s’équiperont du jeu dans son édition pour collectionneurs aussi d’ailleurs droit à une reproduction du Pip-Boy en plastique, dans lequel ils pourront placer leur téléphone pour en faire un véritable ordinateur fonctionnel que l’on porte au poignet.
Bonne chance pour mettre la main sur le coffret, par contre.
Verdict: recommandé
Bethesda a dans l’ensemble joué de prudence avec Fallout 4. Cet habile mélange de jeu de rôle, de jeu de tir, de science-fiction et d’univers rétro est toutefois toujours aussi riche, immersif et amusant qu’avant. Cinq ans après Fallout : New Vegas, les amateurs en redemandaient. Et c’est exactement ce que livre Bethesda cette semaine : plus de Fallout.
Fallout 4 sera offert dès mardi le 10 novembre pour PC, PS4 et Xbox One.