Les Alouettes battent les Argonauts 40-10
MONTRÉAL — Les Alouettes avaient-ils gardé le meilleur pour la fin? Même s’ils n’affrontaient que les pauvres Argonauts de Toronto, les troupiers de Mike Sherman ont offert une performance inspirée dans un gain de 40-10 à leur dernier match au stade Percival-Molson.
Des touchés de William Stanback (deux), George Johnson et John Bowman, jumelés aux quatre placements de Boris Bede, ont permis aux Alouettes (4-13) de signer cette deuxième victoire seulement à domicile et de mettre fin à leur série de cinq revers.
Amanti Edwards a marqué l’unique touché des visiteurs. Drew Brown a complété la marque avec un placement de 25 verges et un simple.
Johnny Manziel a disputé son meilleur match dans l’uniforme des Alouettes devant une foule annoncée de 17 583 spectateurs, complétant sept de ses 14 passes pour des gains de 139 verges et un touché, ce qui lui a permis de récolter une première victoire en sept départs.
«Tu parles que je suis excité par cette première victoire!, a-t-il lancé aux journalistes après la rencontre. C’est une belle victoire pour notre équipe et je suis très heureux de finalement signer cette première victoire dans la Ligue canadienne, mais surtout, de l’obtenir au cours d’une période durant laquelle je sens qu’on bâtit quelque chose pour la suite.»
Il a ajouté à cela 35 verges en trois courses pour compléter la première demie avec un coefficient d’efficacité de 108,9. Malgré tout, cela n’a pas empêché Sherman de le remplacer au retour de la pause par Antonio Pipkin, qui a obtenu une prolongation de contrat quelques heures avant ce duel.
«Je leur avais dit mardi ou mercredi, a expliqué Sherman au sujet de sa décision. Je trouvais que Pipkin méritait de jouer, surtout qu’on vient de lui accorder un nouveau contrat.»
«On m’a dit cette semaine que c’était le plan de faire jouer ‘Pip’ et Matthew (Shiltz), a pour sa part indiqué Manziel. Je n’ai pas de problème avec ça. Je me sens de plus en plus à l’aise.»
Pipkin a complété cinq de ses 10 passes pour 46 verges et un touché. Il a aussi amassé 20 verges en cinq courses.
Bon départ
Dès la deuxième poussée du match, les Alouettes et Manziel ont montré de quel bois ils allaient se chauffer. Sans caucus, les Alouettes ont traversé le terrain jusqu’à la ligne de 5 des Argonauts (4-13), mais se sont tout de même contentés d’un placement de 13 verges de Bede.
Après que les Argos eurent inscrit quatre points sur un simple et un placement de 25 verges de Brown, les Alouettes ont inscrit 23 points sans réplique.
Manziel a d’abord rejoint Stanback sur une courte passe avant que le demi ne franchisse 42 verges à la suite d’une superbe course pour un majeur.
Après le deuxième placement du match, sur 33 verges, de Bede pour lancer la deuxième période, les unités spéciales des Alouettes leur ont permis d’ajouter à leur avance.
Avec sept minutes à faire au deuxième quart, Woody Baron a bloqué la tentative de placement de Brown. Le ballon a été récupéré par le vétéran Bowman et les Alouettes ont repris à leur ligne de 49.
Sur le tout premier jeu de l’attaque, Sherman a eu recours à un jeu truqué. Manziel a d’abord remis le ballon à Eugene Lewis sur les flancs. L’ex-quart-arrière a ensuite puisé dans ses souvenirs pour rejoindre Johnson sur un jeu de 61 verges qui a mystifié la défense des Argos.
Les Alouettes ont ajouté trois autres points avant la fin de la demie, sur un placement de 26 verges de Bede. Il y avait bien longtemps que les Alouettes n’étaient pas rentrés au vestiaire avec une avance de 19 points.
Avec Pipkin comme meneur de jeu en deuxième demie, l’attaque des Alouettes a éprouvé plus de mal à s’établir, mais elle a quand même inscrit trois autres points sur sa première poussée, grâce à un placement de 21 verges.
Les Argos ont finalement produit à l’attaque en fin de troisième quart, alors que James Franklin a rejoint Edwards sur sept verges pour le majeur. Les visiteurs ont toutefois raté leur transformation de deux points.
Les Alouettes ont mis un point d’exclamation à cette performance avec un peu plus de cinq minutes à faire au match. Ryan Brown a alors rejoint Franklin dans la zone des buts, lui faisant perdre le ballon, qui a été repris par Bowman, qui a ainsi inscrit son premier touché de sa carrière amorcée en 2006.
«En saison régulière!, a-t-il précisé. J’en ai réussi un en match éliminatoire sur un retour d’interception de 45 verges contre (les Lions de la) Colombie-Britannique, mais personne ne se rappelle de celui-là! Celui-là, le ballon m’attendait au sol, c’était si beau!»
«John a peut-être réussi le plus court touché de l’histoire de la LCF, il faudrait vérifier!», l’a taquiné Sherman un peu plus tard.
Stanback a complété le pointage avec une deuxième réception payante, avec 59 secondes au cadran.
Brodeur-Jourdain émotif
Bien qu’il n’ait pas confirmé ses intentions quant à son avenir, on peut penser que le centre Luc Brodeur-Jourdain a disputé un dernier match devant les partisans des Alouettes.
Très émotif, le sympathique vétéran de 10 saisons a parlé comme un joueur à son dernier tour de piste.
«Oui, j’y ai pensé, a-t-il avoué au sujet de ce possible dernier match à Montréal. C’est une magnifique ligue, a-t-il ajouté, avant d’être gagné par l’émotion. Une très belle ligue. (…) C’est une possibilité; une forte possibilité. On verra ce qui va arriver.»