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TLMEP: Jonathan-Ismaël Diaby veut une réflexion globale sur la discrimination et le racisme dans le sport

Georges Laraque, Jonathan-Ismaël Diaby et Jean-François Laplante. Photo: Karine Dufour/ICI Radio-Canada Télé Photo:

Le joueur des Marquis de Jonquière qui a été victime de propos et de gestes racistes lors d’une partie de hockey le 23 février dernier, Jonathan-Ismaël Diaby, espère que son histoire permettra d’entamer une réflexion plus globale «sur la discrimination à l’égard de toutes les origines, les ethnies et les orientations sexuelles» dans le sport, a-t-il déclaré dimanche soir à Tout le monde en parle (TLMEP).

«J’ai pensé pendant 30 minutes à arrêter de jouer au hockey tellement j’étais fâché, dans l’auto, avec ma copine. Mais après, je me suis dit que si j’arrêtais, ce serait laisser gagner ces gens-là», a expliqué le principal intéressé, revenant du même coup sur le récit des événements.

«Ces gens-là me traitaient de babouin, de vieux nègre et de tout plein d’insultes racistes vraiment intimidantes, a raconté le jeune athlète de la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH). Ma famille aussi a été bousculée et menacée. […] Moi, j’ai décidé de quitter le match en deuxième période, parce que je n’approuvais pas ça.»

Il a expliqué avoir pu compter «sur beaucoup de soutien» en vivant cette expérience et espère pouvoir maintenant construire un dialogue positif autour de celle-ci.

Même son de cloche pour le commissaire de le LNAH, Jean-François Laplante – également présent sur le plateau –, pour qui l’essentiel «est de passager un message clair de tolérance zéro au racisme».

«Dans la société, dans nos arénas, partout, ça prend de la sensibilisation. Jonathan, il se lève, il a du courage et je suis vraiment fier de lui.» – Jean-François Laplante, commissaire de le LNAH

Appelé à réagir sur la non-expulsion des personnes fautives au moment des faits, M Laplante a reconnu que la sécurité n’avait peut-être pas agi correctement. «Ils sont intervenus, mais à savoir s’ils l’ont fait de manière adéquate, ça, c’est une autre question. Chose certaine, on va mettre en place plusieurs mesures pour que ça n’arrive plus dans nos arénas», a-t-il assuré.

Parmi ces mesures, la diffusion d’un message de tolérance zéro pendant les matchs est prévue, tout comme l’expulsion automatique d’un spectateur ou d’un joueur qui proférerait des insultes discriminantes, comme c’est déjà le cas au Centre Bell notamment. «L’arbitre pourra aussi interrompre une partie à tout moment pour expulser quelqu’un s’il juge que c’est pertinent», a précisé le commissaire.

«Une forme d’endossement»
L’ancien joueur du Canadien de Montréal, Georges Laraque, a lui aussi été victime de racisme dans sa carrière de hockeyeur. «À Sorel-Tracy, on était la seule famille noire, et j’ai vécu ça énormément, a-t-il considéré. Ma mère s’était fait menacée, mes parents ne voulaient plus que je joue au hockey à cause de ça», a-t-il déploré.

Il s’en est pris à la non-intervention des autres spectateurs dans ce genre de situation. «À Saint-Jérôme, il y avait 1250 spectateurs et le monde faisait juste regarder. Personne ne s’est mêlé de ça. Pour moi, c’est une forme d’endossement et c’est inacceptable», a-t-il envisagé.

D’après l’ancien joueur professionnel, le problème de la discrimination est énorme dans le monde du hockey et du sport de manière générale.

«Ce n’est pas seulement le racisme. Il y a tellement d’intimidation, tellement de problèmes à régler. C’est dur d’aller voir du hockey mineur, parce qu’il y a toujours un parent qui [agit de manière déplacée].» – Georges Laraque, ancien joueur de la LNH

Tant que l’égalité et le respect ne seront pas atteints pour «toutes les ethnies, les religions et les orientations sexuelles […], il y a des jeunes qui vont s’empêcher de jouer», a ajouté M. Laraque. «Le sport est supposé être rassembleur, ne pas avoir de couleurs, être pour tout le monde», a-t-il rappelé.

Un match de hockey sur le thème de la diversité devrait d’ailleurs être organisé prochainement dans la région métropolitaine pour «passer un message de tolérance de la différence», a affirmé Jonathan-Ismaël Diaby en fin d’émission.

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