Claude Julien l’instable
Il y a à peine quelques jours, après un match du tonnerre contre le Saint-Louis, les experts de Canadien nous disaient que Canadien était tout un club. Un club composé de «joueurs de hockey». C’est là le nouveau qualificatif par excellence du joueur excellent. Il n’est pas un simple «joueur». Il est un «joueur de hockey». Subtil.
Or, après la défaite contre le Tampa, l’humeur du commentateur, et même celle du «commentateur de hockey», avait perdu de son optimisme. Passer comme ça de l’enthousiasme excessif à la dépression collective en l’espace de deux jours est commun dans l’espace médiatique Canadien.
Il s’avère toutefois que nous penchons plutôt du côté de la déprime. Il nous semble que Canadien manque d’équilibre. Les joueurs de Claude Julien sont complètement mêlés.
Suzuki pratique au centre du troisième trio, commence à l’aile du deuxième et finit au milieu du quatrième. Kotkaniemi commence le match debout et le termine à quatre pattes. Même Weber est mêlé. Il est le défenseur numéro un, mais il joue comme le cinquième. Quant à Jordan Weal, pour une raison qui nous échappe, il joue sur tous les trios, comme Wayne Gretzky dans ses belles années.
Il semble clair que Claude Julien n’a pas la patience qu’il faut pour imposer une certaine stabilité à ses trios. De la stabilité naît la chimie. Et c’est avec la chimie qu’on construit les bombes qu’on fera éclater à la face de l’adversaire.
Julien a récemment dit en conférence de presse qu’il faisait ce métier parce «qu’il aime faire ce qu’il aime». Mais il faudra peut-être bientôt penser à servir à Claude Julien sa propre médecine et le remplacer par quelqu’un qui possède une vision à plus long terme.
Comme notre heure de tombée est avant le match, si Canadien a gagné hier, merci de reporter cette opinion à la prochaine défaite.