Football universitaire: le scénario est respecté
Une bonne saison de football est comme un bon scénario. Ça prend une situation initiale, un élément déclencheur, des péripéties, un point culminant et un dénouement.
Une domination incontestée
La saison a commencé sur une note inattendue. L’élément déclencheur arrivant beaucoup plus rapidement que prévu. En infligeant une raclée de 43-13 à son prétendant numéro un dès la première semaine, le Rouge et Or de l’Université Laval a lancé un message clair au reste de la ligue: plus que jamais, il était le vilain à vaincre.
Les deux ennemis ont ensuite pris un chemin semblable, dominant tour à tour le reste de leurs adversaires. Du côté de Québec, c’est tels des moissonneurs que les joueurs de Glen Constantin ont récolté les records, semaine après semaine, ne laissant rien d’autre sur leur passage que des stades vidés d’espoir.
De leur côté, les Carabins sont arrivés au même résultat, mais ont eu droit à plus de péripéties. C’est lors d’un match retour contre l’ennemi juré que les Carabins ont confirmé leur retour en force. Tous les clichés d’un bon film d’action sont jusqu’ici réunis.
Mettre un terme au cycle
Ce scénario vous semble familier? C’est que c’est sensiblement le même qui se joue en boucle depuis une décennie dans le RSEQ, à quelques exceptions près. Durant cette période, les saisons ont semblé un peu à certaines séries d’horreur classiques. Un nouveau film par année pendant huit ans, on change un peu la recette sans en enlever l’ingrédient principal, et le tour est joué.
Sauf qu’un jour, le cycle prend fin, on doit mettre la série en veille, car on l’a surutilisée. Les Carabins se rendent en territoire hostile la fin de semaine prochaine. En auront-ils assez du scénario pré-mâché qui dure depuis si longtemps? Une chose est certaine: ils auront une lourde tâche, celle de remporter un match au Stade Telus, là où le Rouge et Or n’a pas perdu depuis le 19 septembre 2004.
Jusqu’ici, le scénario a été respecté, les péripéties sont choses du passé et le point culminant approche. Sera-t-il à la hauteur des attentes ou nous fondera-t-il dans les mains? Les Carabins ont la chance d’apposer leur signature à la fin du dernier paragraphe, mais une chose est sûre: le Rouge et Or ne le leur offrira pas sur un plateau d’argent. C’est aux bleus d’écrire le dénouement, à eux de vaincre le démon de leur film d’horreur.