Sociologie de Canadien
Cette semaine fut ponctuée d’un méchant mardi. Un vrai. Canadien venait de remporter, loin des yeux et loin du cœur, six victoires pendant que nous nous empiffrions de dindes Butterball et de chocolats cheapettes de toutes sortes. Et là, Canadien est revenu à la maison et s’est effoiré comme on s’effoire sur le divan après une grosse journée au bureau pour regarder Canadien.
L’austérité pouvait enfin aller se rhabiller pendant que Canadien se déshabillait pour prendre sa douche: les vrais problèmes étaient revenus, Canadien venait de pardre.
Martin McGuire et Dany Dubé, sociologues de Canadien, ont cherché à comprendre ce qui pouvait bien expliquer pareille performance de bouette de la part de l’équipe dont ils décrivent les matchs à la radio, le tout entrecoupé de trois-quatre pubs de restos-bars grill aux 10 minutes. «Il faut comprendre que ce n’est jamais facile de revenir jouer à la maison, après un voyage sur la route», de dire les sociologues.
Le monde et les temps changent, hein. Prenez l’auteur Jack Kerouac: lui, c’est en revenant chaudaille de ses voyages, voyages qu’il passait chaudaille tout le long d’ailleurs, qu’il compilait chaudaille ses notes et pondait chaudaille ses magnifiques romans. Lui, Tampa, il leur aurait pilé dessus sans retenue, comprends-tu. En plus, Kerouac parlait français. Ron l’aurait aimé.
Mais au fait, on se demandait à quand remonte le précédent voyage de quatre-cinq matchs de Canadien sur la route? La réponse: au début du mois de décembre. Canadien était rentré avec, sous le bras, une fiche d’une victoire, trois défaites. À son retour à la maison, il a étrangement gagné 3-1 contre Vancouver.
Par ailleurs, un petit voyage dans les carnets de notes de l’histoire nous permet de constater que Canadien a remporté davantage de Stanley à la maison que sur la route, mais surtout, plusieurs, justement, à la suite d’un match ou deux sur la route.
Bah, tout cela est bien normal, au fond. Il faut comprendre que ça fait toujours du bien de revenir jouer à la maison et que tout est plus facile, après un voyage sur la route.