L’IUSMM nommé pour un prix citron

L'Institut universitaire de santé mentale de Montréal, en avril 2016.
Photo: ARCHIVES

Un an après un incident impliquant un homme suicidaire, un organisme nomme l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal pour un prix citron.

L’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) estime que l’Institut, un établissement du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, a porté atteinte aux droits d’un patient placé en isolement durant huit jours, en mars 2016.

Durant l’isolement, l’homme a désassemblé une manivelle de lit, l’a utilisée pour retirer la fenêtre extérieure de sa chambre du 5e étage, a déboulonné une moustiquaire anti-suicide et a été retrouvé sur le rebord de la fenêtre par des agents de sécurité.

Les mesures de contrôle en soins psychiatriques sont à l’origine de la plupart des prix citron remis par l’AGIDD-SMQ en 21 ans, fait valoir sa directrice générale. «Je ne comprends pas qu’au Québec, on n’arrive pas à dépasser ces façons de faire, de toujours mettre quelqu’un en isolement, alors qu’il y a des endroits où on le fait», s’insurge Doris Provencher.

«Non planifié»
L’AGIDD-SMQ en a particulièrement contre le caractère «non planifié» des mesures de contrôle. Ce type de mesures ne requiert pas le consentement normalement requis de l’usager

«Et qu’on ne vienne pas me dire qu’on met des gens en isolement par manque de personnel, ajoute Mme Provencher. En principe, l’isolement requiert une surveillance plus serrée aux cinq minutes, donc plus de temps et d’énergie.»

L’incident de mars 2016 à l’Institut universitaire de santé mentale de Montréal a fait l’objet d’un signalement et d’une intervention du bureau du Protecteur du citoyen. Dans un rapport publié en décembre, deux déléguées du bureau se disaient portées à croire que le recours à l’isolement du patient «est vite devenu systématique».

Incident isolé
Il s’agissait d’un incident isolé sans conséquence grave sur l’usager, fait aujourd’hui valoir un responsable du CIUSSS. Selon le directeur adjoint continuum des services à la clientèle Danis-Stéphane Tremblay, le CIUSSS entend se confirmer à la grande majorité des recommandations du rapport du Protecteur du citoyen.

La formation des agents de sécurité a notamment été bonifiée, tandis que les lits et fenêtres ont été sécurisés au lendemain de l’événement. Par ailleurs, le CIUSSS tente de se trouver un fournisseur de lits adaptés à ses besoins. De plus, des rappels sur les meilleures pratiques en matière de mesures de contrôle ont eu lieu et se poursuivent. Le suivi de ces pratiques a également été rehaussé, mentionne M. Tremblay.

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