Stéphane Dion, un chef sans boussole

L’humeur de Stéphane Dion est plus changeante que la température. Les meilleurs baromètres politiques ne parviennent pas à lire la direction qu’il prendra. Une journée il se déchaîne en affirmant que le Canada mérite un meilleur gouvernement, le lendemain il dit ne pas vouloir faire tomber celui-ci. Ces tergiversations semblent affaiblir un peu plus chaque fois la capacité du chef à diriger ses troupes…

Un exemple récent a d’ailleurs illustré le fossé qui se creuse entre lui et ses lieutenants. Le chef du Parti libéral du Canada, proclamant être prêt à aller en élections, s’est fait contredire au bulletin télévisé. Il n’a fallu que quelques heures pour qu’une voix discordante se lève, et non la moindre. Le lieutenant responsable de l’organisation, le sénateur David Smith, a affirmé que l’équipe n’avait pas ce qu’il fallait pour remporter les élections. Le ballon s’est vite dégonflé.

La position de M. Dion sur la présence du Canada en Afghanistan en a également laissé plus d’un perplexe. Après avoir endossé les recommandations du rapport Manley, il a affirmé vouloir que les troupes se retirent de la zone de combat en 2009 ou demeurent à Kandahar jusqu’en 2011. Il appuie maintenant la motion conservatrice.

Stéphane Dion doit démontrer non seulement qu’un fil conducteur guide ses paroles, mais que derrière lui, l’équipe suit. De plus, le geste doit suivre la parole. S’il croit, comme il l’a affirmé au lendemain du dépôt du budget, que «Le gouvernement ne mérite pas la confiance des Canadiens», il doit être à même de proposer une alternative.

Il est normal que l’on puisse discuter ferme au sein d’une formation politique. Cependant, une fois que la position est prise, l’électorat est en droit de s’attendre
à ce que l’on parle d’une même voix. Pour cela, il faut que le chef soit bien en selle.

C’est justement sur ce plan que le bât blesse. Devenu chef un peu comme Cendrillon, Stéphane Dion semble croire que tout peut arriver. Pour rééditer cet exploit, il ne doit plus apparaître comme un chef déboussolé.

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