Il n’y aura pas de bain portuaire en 2017
Presque plus un mois ne passe sans qu’un des futurs legs du 375e anniversaire de Montréal se retrouve sur la sellette.
Augmentation des coûts, retard sur l’échéancier, explosion des soumissions, imprévus sur les chantiers: les raisons sont multiples.
On en vient même à blaguer en disant que nous devrions peut-être célébrer le 376e ou le 377e anniversaire de la métropole, puisque plusieurs legs d’importance ne seront finalement inaugurés qu’après les festivités de 2017. C’est notamment le cas du réaménagement du Biodôme, de la nouvelle mouture de la place Jacques-Cartier et du recouvrement de l’autoroute Ville-Marie.
Cette série de malédictions pour la Ville semble d’ailleurs vouloir se poursuivre avec une autre promesse qui est en voie d’être reniée : celle de pouvoir se baigner dans le fleuve Saint-Laurent à partir du Vieux-Port.
«Ça ne se fera pas en 2017, c’est dommage.», m’a confié l’élu responsable des grands projets urbains, Richard Bergeron, en compagnie de son attachée de presse, à la soirée de clôture du Village au Pied-du-Courant, dans le quartier Sainte-Marie.
Cet accès à l’eau avait pourtant été promis par le maire Denis Coderre lui-même en mars 2015, alors qu’il dévoilait un projet visant à redonner les berges aux Montréalais. «Le bain portuaire va se faire», avait-il affirmé, précisant que l’aménagement sur le fleuve, dans le secteur de la tour de l’Horloge, serait prêt à temps pour le 375e anniversaire de Montréal et le 150e du Canada.
Mais voilà que le projet subit un arrêt inattendu, selon Richard Bergeron, alors que les plans étaient prêts, que la Ville était «emballée» par le design et que les pourparlers avec le Vieux-Port allaient dans la bonne direction.
«Le projet a été arrêté pour des raisons de sécurité», m’a-t-il expliqué.
Le fédéral, à qui appartient le site, souhaite revoir le concept d’aménagement proposé par la Ville afin de le sécuriser davantage en fonction d’une «dizaine de scénarios», notamment la dérive accidentelle d’un bateau dans la zone de baignade. Cette demande force ainsi les fonctionnaires de l’appareil municipal à repenser une partie des plans, ce qui occasionne des délais supplémentaires dans la livraison de ce futur legs.
Quand j’ai demandé à M. Bergeron si le budget évoqué dans son ancienne vie chez Projet Montréal serait respecté (il affirmait à l’été 2014 qu’un tel bain portuaire pourrait être installé en un an avec un budget oscillant autour de 1M$), sa réponse est restée nébuleuse.
«Ce sera un peu plus qu’un million», a-t-il avoué sans préciser de montant, ajoutant que la bonification des mesures de sécurité pourrait faire augmenter la facture. Mais la volonté est bien présente pour faire aboutir ce projet, m’a-t-il assuré. Reste à voir quand.