Les Montréalais marchent contre la haine
Des centaines de personnes ont défilé samedi après-midi au centre-ville de Montréal pour rendre hommage aux victimes de la fusillade survenue dimanche dernier au Centre culturel islamique de Québec et pour dénoncer l’islamophobie et la haine. L’appel au rassemblement a été lancé par l’Association Bel Agir.
Les manifestants sont partis de la place Émilie-Gamelin et ont emprunté le boulevard de Maisonneuve, la rue Saint-Denis et le boulevard René-Lévesque avant de revenir au lieu de départ du rassemblement. Ils ont scandé des messages de solidarité et d’unité tels que «on est tous des Québécois, peu importe notre foi». «Le grand message est pour dire que les musulmans ne sont pas des diables, ne sont pas des démons. On fait partie intégrante de cette société», lance Amine Lamhani, membre de l’Association Bel Agir.
Fatima Bouzaidi, une résidente de Montréal-Nord, a participé à la marche pour montrer sa solidarité avec les victimes et pour dénoncer la haine. «Pourquoi on tue une autre personne parce qu’elle est musulmane? Parce que les gens ne comprennent pas l’Islam vrai, c’est ça le malheur, il faut comprendre, après on peut juger les personnes.»
Vers la fin du rassemblement, les organisateurs ont prononcé quelques discours et ont appelé à l’unité, à la solidarité et au respect de l’autre. «Il faut que ça s’arrête la haine, il faut que ça s’arrête le racisme systémique, il faut que ça s’arrête l’islamophobie», a entonné le président de l’Association Bel Agir, Azeddine Hmimssa, sous les applaudissements de la foule.
Le rassemblement était aussi l’occasion de réfléchir à des façons de combattre l’islamophobie. Amine Lamhani estime que les personnes qui entretiennent des préjugés à l’encontre de la communauté musulmane doivent d’abord apprendre à la connaître. «Je pense que la première étape, c’est le dialogue», affirme-t-il.
Fatima Bouzaidi croit pour sa part que ce sont les messages et les manifestations d’amour qui mettront un terme à la haine et à la peur de l’autre. «Je porte aucune haine, j’aime tout le monde, moi. Et avec cet amour-là, je vais les convaincre, tôt ou tard», explique-t-elle.
Les organisateurs du rassemblement ont souligné que le travail pour combattre la haine et l’islamophobie ne fait que commencer.