Une exposition qui fait douter du réel
Les amateurs d’arts de La Petite-Patrie pourraient ne pas en croire leurs yeux, et ce de façon très littérale, puisqu’une exposition sur l’art optique s’installe à deux pas de chez eux.
La galerie de l’Artothèque présentera du 23 février au 25 mars 2017 une vingtaine d’œuvres dont le thème porte sur l’instabilité du réel.
«Nous voulions créer un dialogue entre des artistes des années 1960 et 1970 qui ont créé des œuvres d’art optique et des artistes d’aujourd’hui», explique Justin Maheu, directeur de l’Artothèque.
L’organisme, qui possède aussi une impressionnante collection de toiles et sculptures de créateurs d’ici et d’ailleurs, a mis en place une exposition incluant des œuvres de Victor Vasarely, Guido Molinari et Claude Tousignant. Ces géants de l’art optique seront mis en scène avec cinq artistes contemporains d’ici.
Les couleurs et le mouvement sont à l’honneur. On passera des toiles striées aux teintes vives dans l’œuvre intitulée «Hommage à Fra Angelico» de Michel-Pierre Lanchance, aux pièces d’Annie Briard qui utilisent le procédé anaglyphique et que l’on doit regarder avec des lunettes aux verres rouge et bleu.
«Toutes nos expositions de 2017 feront un lien avec le 375e anniversaire de Montréal, dont le thème est «créer des ponts», c’est pourquoi nous avons lancé cet appel aux artistes qui auraient créé des œuvres portant sur l’instabilité du réel», souligne M. Maheu.
Parmi ceux-ci, Serge Lemonde, dont la toile «L’autruche op» mêle humour et effet visuel.
«Je me suis inspiré de Marcel Barbeau de Bridget Riley pour l’illusion d’optique. C’était un peu difficile à compléter comme œuvre, parce que l’effet est plutôt fort», lance à la blague M. Lemonde.
En effet, les traits monochromes et sinueux tracés à l’arrière-plan d’une tête d’autruche n’ont pas seulement un résultat comique, mais rendent aussi l’impression que la toile se meut dépendamment de la façon dont on la regarde.
L’Artothèque présentera aussi une œuvre digitale interactive inspirée par les artistes exposés et montée par la compagnie de création La Grande Chasse, qui se mouvra selon les déplacements des visiteurs à des détecteurs de mouvement et un projecteur.
La galerie qui se situe depuis 1995 dans le quartier de La Petite-Patrie est aussi un lieu de location d’œuvres pour les personnes privées et les entreprises. Organisme sans but lucratif, l’Artothèque tient une collection dans laquelle sont conservées près de 3000 œuvres.