Le faucon pèlerin n’est plus une espèce menacée
EDMONTON — Pour la première fois en quarante ans, le faucon pèlerin pourrait être retiré de la liste des espèces menacées presque partout au Canada.
L’oiseau reconnu pour sa vitesse — il peut parfois voler à 320 kilomètres/heure — avait été ajouté à la liste du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en 1978. À l’époque, il y avait seulement un nid actif à l’est des Rocheuses et au sud du 60e parallèle, alors que la population du nord peinait à survivre.
Sa population a augmenté de façon constante, pour atteindre 600 oiseaux dans le sud-est du Canada et 1500 dans le nord du Canada, après l’interdiction du DDT, un pesticide toxique. Il y a également un programme de repeuplement de faucons dans le sud qui a aidé à son rétablissement.
Le COSEPAC recommande maintenant au gouvernement fédéral de retirer le faucon pèlerin de la liste des espèces en péril.
Marcel Gahbauer, un expert du comité, estime que les progrès sont «impressionnants» et encourageants dans un contexte où plusieurs espèces ne vont pas bien et doivent être ajoutées à cette liste.
La situation de l’oiseau est toujours jugée préoccupante sur la côte du Pacifique.
Le comité a étudié un total de 44 espèces pendant les rencontres qui se sont tenues la semaine dernière à Ottawa. Parmi celles-ci, 14 sont en voie de disparition, neuf sont menacées et dix sont jugées préoccupantes. Onze espèces ont été classées non en péril.
Le COSEPAC s’inquiète toutefois du sort de la population du saumon rouge. Il a recommandé de classer huit populations comme étant en voie de disparition, deux comme étant menacées et cinq comme étant préoccupantes. Neuf populations sont stables et en croissance.
«Ce sont évidemment des espèces emblématiques de la côte ouest et probablement du Canada», a déclaré le président du comité, Eric Taylor.
«Parce que le saumon rouge est si important, c’est facile de se concentrer sur eux. Il y a un problème avec plusieurs de nos espèces de saumon — surtout en raison des changements dans les conditions de l’océan et dans leur habitat d’eau douce. Même quand nous réglementons la pêche, ce n’est souvent pas suffisant.»
Le comité a aussi examiné trois populations de baleines grises du Pacifique, dont deux des trois populations sont en voie de disparition.
Le COSEPAC a aussi recommandé d’ajouter à la liste des espèces en péril l’arabette du Québec — une plante qui pousse en Gaspésie —, la grosse poule de mer — une espèce de l’océan Atlantique pêchée pour ses oeufs qui ressemblent à du caviar — et le caribou de Dolphin-et-Union au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest.