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Québec, la province des bitcoiners

Photo: Getty Images/iStockphoto

Le Québec enregistre le taux de possession de bitcoins le plus élevé au Canada, selon l’enquête nationale de la Banque du Canada publié l’été dernier.

D’emblée, il convient de préciser que la banque centrale a mené ce sondage auprès de 2600 participants dans un contexte particulier puisque la plus célèbre des cryptomonnaies évoluait alors à des records d’altitude, non loin des 20 000$ US, en décembre 2017.

Selon les déclarations des sondés, à cette époque, le taux de possession des Canadiens s’élevait à 5%, contre 2,9% lors d’une première enquête comparable un an auparavant.

Fait notable, d’un point de vue régional, le Québec se hisse en tête du classement du nombre de bitcoiners, affichant même un taux supérieur au niveau national de 6%.

Abstraction faite des limites méthodologiques, si l’on extrapole ces données à l’échelle de la population, cela représente tout de même plus de 500 000 citoyens québécois.

En seconde position, on retrouve la Colombie-Britannique avec un taux légèrement plus faible que pour les détenteurs québécois, soit de 5,7%. L’Ontario se tient sur la troisième marche du podium en termes de pourcentage avec 5% (ce qui équivaut toutefois à plus de 700 000 personnes).

Un public changeant
Les données laissent supposer que cette augmentation a été générée par l’entrée sur le marché de nouveaux consommateurs. Les déclarations décrivent des portefeuilles numériques garnis de petites quantités: 34% des détenteurs de bitcoins ont déclaré détenir moins de 0,05 BTC.

Mais le pouvoir d’attraction exercé par le bitcoin n’a rien d’étonnant lorsqu’on se souvient que le prix du BTC a été multiplié par 20 de de décembre 2016 à décembre 2017.

Interrogés sur la principale raison d’en posséder, les participants ont d’ailleurs indiqué qu’ils utilisaient le bitcoin à des fins de placements financiers et non plus pour transférer de l’argent entre particuliers ou pour payer en échange de biens ou de services. Pourtant, son taux d’adoption chez nous n’a que légèrement augmenté, souligne la Banque du Canada.

De nouvelles tendances ont fait leur apparition dans la population canadienne. La proportion des plus jeunes, qui restent les plus nombreux à détenir du bitcoin, s’est considérablement élargie à 12,7%. Et dans le groupe des 45-54 ans, le taux de détenteurs a quasiment quadruplé pour atteindre 3,5%.

L’écart entre les sexes s’est encore creusé, exacerbant la prédominance de bitcoiners masculins, dont le taux de détention a quasiment doublé à 8,1%. À titre de comparaison, seulement 2% de femmes ont déclaré posséder la cryptomonnaie originelle en portefeuille.

Plus informés
Le bitcoin a gagné en notoriété auprès de toutes les strates de la population, tous genres ou âges confondus, et de toutes les régions du Canada. Le nombre de personnes qui en ont entendu parler entre les deux sondages nationaux a d’ailleurs bondi à 85% en 2018, contre 64% en 2016.

Bitcoin s’installant au second rang mondial des mots les plus recherchés sur Google en 2017, ainsi qu’au quatrième rang des «nouvelles internationales» explorées par les internautes canadiens.

Autre originalité remarquée à ce propos pour le Québec, notre province a enregistré le taux de sensibilisation le plus faible, à 77% contre 93% pour les résidents colombo-britanniques et 86% pour les Ontariens. Mais l’attention du public québécois affiche parallèlement le gain le plus fort (de 28 points de pourcentage !).

La Banque du Canada avait en plus soumis les participants à un test de connaissances pour mesurer la «cryptolittératie» du public, son aptitude à comprendre et à utiliser l’information sur les cryptomonnaies dans la vie de tous les jours.

«Les résultats suggèrent non seulement que les Canadiens étaient plus attentifs au Bitcoin en 2017 mais aussi objectivement plus informés», notent les auteurs de l’enquête de la Banque du Canada.

Il ne nous reste plus qu’à attendre avec impatience un nouveau sondage de la Banque du Canada après l’effondrement du marché crypto en 2018. Le bitcoin flirtait dangereusement en novembre dernier avec la barre des 4000$US, un plancher qu’il n’avait plus occupé depuis août 2017.

Est-ce que les Québécois auront conservé leur sang-froid?

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