Pinterest et YouTube disent agir contre les messages anti-vaccins
Sous pression, plusieurs réseaux sociaux américains comme Pinterest et YouTube ont ces derniers jours détaillé les mesures prises pour lutter contre les messages de désinformation sur les vaccins, qu’ils sont accusés de mettre en avant.
Pinterest a confirmé lundi à l’AFP ce que le Wall Street Journal avait révélé la semaine dernière: le réseau social a changé de politique à l’automne dernier, sans l’annoncer, et censure certains résultats de recherche.
«Nous voulons que Pinterest inspire les gens, or il n’y a rien de moins inspirant que la désinformation. C’est pourquoi nous continuons à chercher de nouvelles façons d’empêcher les contenus trompeurs d’apparaître sur notre plateforme ou dans notre moteur de recommandations», a indiqué un porte-parole.
Pinterest confirme avoir commencé l’an dernier à bloquer des résultats de recherche sur la vaccination et des traitements non-prouvés contre le cancer. Le site dit aussi bloquer des comptes et supprimer les «pins» ayant des contenus violant les règles du site sur la désinformation médicale, mais un porte-parole n’était pas en mesure de donner des chiffres.
Le géant mondial de la vidéo YouTube a pour sa part rappelé vendredi que les règles de la plateforme ne permettaient pas aux vidéos promouvant des messages anti-vaccins de mettre de la publicité sur leurs vidéos, et donc de gagner de l’argent.
Plus tôt dans la semaine, le site d’informations Buzzfeed avait démontré que le moteur de recommandations de la plateforme incluait des vidéos anti-vaccins.
«Nous avons une politique stricte pour déterminer quelles vidéos ont le droit d’avoir des publicités, et les vidéos qui promeuvent du contenu anti-vaccin ont été et restent en infraction de notre politique de longue date contre les publicités nocives et dangereuses», a déclaré une porte-parole lundi dans un communiqué à l’AFP. En cas de violation, «nous agissons immédiatement et supprimons les publicités».
Aux États-Unis et ailleurs, les grands réseaux sociaux sont accusés de laisser se développer le mouvement anti-vaccins.
Plusieurs foyers de rougeole ont éclaté aux États-Unis, touchant 159 personnes depuis le 1er janvier, dont près de la moitié dans un seul comté du Nord-Ouest. La plupart sont des enfants non-vaccinés.
Selon les autorités sanitaires américaines, le pourcentage d’enfants atteignant deux ans sans aucune vaccination est passé de 0,9% des enfants nés en 2011 à 1,3% de ceux nés en 2015. Le nombre de demandes d’exemptions vaccinales a augmenté en 2017-2018 pour la troisième année scolaire consécutive aux États-Unis.