Ma vie est un éternel retour au gym
Un matin tu te réveilles et tu es pleine de bonne volonté. Tu apportes ton sac de gym au travail en te disant qu’aujourd’hui, tu vas aller t’entraîner directement en finissant ta journée. Tu n’as aucune obligation après la job, c’est le moment idéal pour aller bouger. Tu montes dans l’auto une fois la journée finie et, en sortant du stationnement du bureau, tu as deux choix: tu tournes à droite, pour aller vers le gym… ou à gauche, direction maison. Tu regardes de chaque bord et ça se met à spinner vite dans ta tête. Tu hésites. La voie est libre, c’est à ton tour d’y aller. Merde. C’est plus fort que toi, tu tournes à gauche et tu annules officiellement ton workout pour aller te claquer deux épisodes consécutifs de la nouvelle série Netflix que t’as commencée la semaine passée. Boom! Juste comme ça, toute ta volonté s’est volatilisée le temps de laisser quelques autos passer.
C’est l’histoire de ma vie.
J’aimerais vraiment comprendre un jour pourquoi il est si difficile de SE RENDRE au gym. C’est bizarre quand même que l’étape la plus dure d’un entraînement soit celle qui ne nécessite pratiquement aucun effort physique. Il m’est même arrivé de me stationner au gym, d’éteindre le moteur et me dire: «Ah, j’ai vraiment pas le goût d’être ici, dans le fond.» Puis de le rallumer et retourner chez nous. Faut le faire! J’étais si près du but! Mais l’idée du vestiaire froid et d’avoir à me changer dans une cabine de toilette trop petite avec le mélange d’odeurs de sueur et de produit nettoyant qui flotte dans l’air a été suffisante pour me faire changer d’idée.
Malgré tout, m’entraîner, je suis loin de détester ça. Même que quand je m’y mets, j’y prends goût et je me challenge à rester plus longtemps, à faire plus de répétitions, à mettre plus de poids. Et je me sens vraiment bien après l’entraînement, c’est indéniable. Le problème, c’est vraiment le chemin pour s’y rendre, qui est souvent plein d’obstacles aussi niaiseux qu’insurmontables.
Mais après tout, une fois de temps en temps, j’y arrive. C’est le mental toughness, comme dirait Bob, la dureté du mental (les fans des Boys savent). Et ces rares fois-là, je me dis que ce n’était pas si difficile que ça dans le fond, que le cycle est enfin brisé et que je vais y retourner régulièrement. Dans les meilleurs cas, je réussis à me botter les fesses sans trop d’effort et à y aller deux ou trois fois semaine pendant près d’un mois. Dans les pires… j’y vais une journée et je slack pendant un mois.
C’est pour ça que ma vie est un éternel retour au gym.
Et puis dans le fond, c’est pas grave. S’il fallait qu’on se mette de la pression et qu’on culpabilise pour ça en plus de tout le reste dans la vie, il serait où le plaisir? J’y retournerai quand j’y retournerai, et quand la fille à la réception du gym me dira pour la millième fois «Hey, ça faisait longtemps qu’on t’avait pas vue!» je vais juste rire, parce qu’elle a raison et que ça risque fort bien de se reproduire. En partant, je lui dirai «À la prochaine!» parce qu’il y en aura certainement une… on ne sait juste pas dans combien de temps.