L’art dramatique fait sa place à l’école Monseigneur-Richard
La troupe de théâtre de l’école secondaire Monseigneur-Richard s’agrandit et innove pour sa troisième année d’activités parascolaires. Composée d’une vingtaine de jeunes, elle présentera aux écoles et au grand public une nouvelle version d’Aladin.
«Pour moi le théâtre, c’est d’être dans la peau de personnages qui ont des vécus que l’on peut vraiment explorer et que l’on peut aussi adapter, estime l’élève en secondaire 1, Marianne Sarrault. On y met aussi notre personnalité dans ces rôles et c’est ça qui est intéressant. Ça nous fait découvrir une partie de nous-mêmes en réalité, en jouant un autre personnage.»
Elle faisait déjà du théâtre au primaire, mais c’est sa volonté de s’impliquer davantage qui l’a incité à rejoindre pour la première année la troupe de Monseigneur-Richard. Elle interprète cette année deux personnages opposés avec la mère d’Aladin qui est très douce et un lieutenant policier qui est très méchant.
À ses côtés, Émilie Charest-Verreault, élève en secondaire 5 qui jouera le génie, se réjouit de sa seconde participation à la troupe.
«Le théâtre a pris une énorme place dans ma vie parce qu’en troisième secondaire, je ne vivais pas forcément des choses faciles et j’avais décidé de lâcher l’école. Quand le théâtre est arrivé, on dirait que ça a juste été le déclic et j’ai décidé de continuer en théâtre au cégep, car c’est la chose qui me rend la plus heureuse dans la vie», témoigne-t-elle.
Ouvertes à tous, les pratiques ont lieu les mercredis soir pendant 1h30 au début d’année et s’ajoute les lundis soir à l’approche des représentations pour avoisiner les 2h30.
Réécriture
L’enseignant François Tremblay-Vaillancourt, qui est responsable de la mise en scène, en plus de faire beaucoup d’animation, a choisi de réécrire Aladin.
«J’avais le désir de monter quelque chose qui était moins caricatural, moins enfantin, donc peut-être moins un conte, mais plus une pièce dramatique avec une touche d’humour, qui reste accessible. Depuis que je retravaille des textes, je me suis donné l’objectif d’arriver à une production qui respecte les élèves que j’ai à une année précise, leur potentiel et leur monde», insiste-t-il.
Par exemple, un riche entrepreneur prend la place du génie et l’argent remplace la magie. D’autres éléments restent, comme l’exubérance de certains personnages, et d’autres sont exagérés, tels que la cruauté.
«Aladdin de Disney est un pauvre qui vole pour manger, mais c’est quoi la réalité de voler pour manger? De vivre dans la rue? On est allé plus vers ça», illustre M. Tremblay-Vaillancourt.
Les différents milieux socio-économiques sont représentés dans la pièce, également avec le décor, comme un bureau luxueux et une maison désuète.
«On veut des décors permanents. On veut aussi garder un costumier, énumère l’enseignante Jessica Bradette-Therrien qui a les tâches d’une directrice artistique. On veut que ça devienne quelque chose de régulier à l’école, avec une certaine renommée, que la communauté verdunoise revienne d’année en année.»
Un concept qui enthousiasme Daphné Reid, élève en secondaire 3. Elle a participé à toutes les éditions de la troupe et interprétera le génie cette année.
«C’est toujours quelque chose que j’apprécie quand c’est une réécriture complètement différente parce que c’est vraiment original. Tu ne t’attends pas forcément à ça. Ce n’est pas parce que tu as vu le film de Disney que tu sais tout ce qu’il va se passer», assure l’adolescente.
Double distribution
Le nombre d’élèves intéressés à rejoindre la troupe grandit chaque année. Une astuce a donc été inventée par le metteur en scène François Tremblay-Vaillancourt. Il s’agit d’avoir une double distribution, donc deux élèves qui répètent ensemble pour le même rôle, mais qui assureront chacun des représentations différentes.
«C’est presque une expérimentation scientifique de les mettre en binôme, souligne-t-il. Ils peuvent apprendre le texte ensemble, pratiquer ensemble, mais au bout du compte, ils vont jouer séparément.»
C’est un exercice auquel les jeunes se prêtent volontiers bien que ce soit une habitude à prendre puisqu’ils jouent le même personnage, différemment.
«On répète en dehors des cours, mais pas ensemble parce que déjà là, j’ai de la misère à avoir une personne qui refait la réplique après moi lors des pratiques. Je trouve ça mieux qu’on se prépare chacune de notre bord, mais si je trouve qu’elle fait quelque chose de vraiment bon, je peux le reprendre», reconnaît Daphné Reid qui a le même rôle que Émilie Charest-Verreault.
Une journée de représentations est prévue devant les 5e et 6e des écoles primaires de Verdun. Une autre sera réservée aux jeunes de 1e et 2e année de l’école secondaire Monseigneur-Richard, en plus de deux représentations devant grand public. D’ici là, les comédiens doivent travailler leurs enchaînements ainsi que pratiquer avec les costumes et les décors.
Aladin, le 17 mai à 18h30 et le 18 mai à 13h, dans l’Auditorium de l’école Monseigneur-Richard (3000, boulevard Gaétan-Laberge).
Évolution
Les enseignants et passionnés de théâtre, François Tremblay-Vaillancourt et Mathieu Delisle, ont lancé il y a trois ans une troupe à l’école Monseigneur-Richard. Une dizaine de jeunes se sont joints à eux pour jouer Roi Lion. L’année suivante, une quinzaine d’élèves ont montré Alice aux pays des merveilles et cette année, ils sont 22 pour représenter Aladin.
«On essaye de rendre ça accessible pour aller chercher des élèves du primaire et du secondaire, souligne Jessica Bradette-Therrien pour expliquer le choix des pièces jouées. Je pense aussi que de revisiter permet de prendre des classiques que les élèves connaissent, mais leur montrer sous un nouveau jour.»
Chaque année, les jeunes assistent à un match de ligue nationale d’improvisation et pour cette édition, ils ont en plus vu un spectacle au Théâtre du Nouveau Monde.
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