Bilan de 40 ans de jazz
Les organisateurs du 40e Festival international de jazz sont satisfaits. Non seulement les ventes de billets sont nettement supérieures à l’an dernier, mais le projet pilote mené à Verdun s’est avéré un succès puisque le public était au rendez-vous. La formule pourrait être répétée pour la prochaine édition.
Dans son bilan, l’organisation du festival constate que l’achalandage était important puisque les salles étaient beaucoup plus remplies qu’à la normale. «C’est une édition exceptionnelle, s’enthousiasme le directeur de la programmation, Laurent Saulnier. On a eu de très bonnes ventes, on a rencontré notre budget avec un taux d’occupation des salles qui atteint 80 %, ce qui est très bon.»
En extérieur, de nombreux pianos installés ont créé un mouvement de foule qui s’amassait pour écouter des pianistes professionnels ou amateurs.
Avec quelque deux millions de visiteurs, le festival grandit chaque année avec une programmation de plus en plus diversifiée. «Nous sommes capables de créer des ponts entre le passé et le présent avec des artistes reconnus comme George Vincent, mélangé à des jeunes musiciens comme Christian Scoot. C’est bien d’essayer de créer une balance entre l’ancien et le nouveau», nous dit Mautin Auxemery, le coordonnateur programmation.
Verdun
Beaucoup de touristes ont été vus prendre le métro pour se rendre du Quartier des spectacles vers Verdun. Un lien a été créé entre les deux sites très rapidement. L’achalandage dans l’arrondissement n’a aucunement affecté celui du centre-ville de Montréal.
«L’objectif de ce projet pilote était de rencontrer les gens de manière différente. On a fait le pari qu’il n’y aurait pas de baisse d’achalandage, c’est ce qui est arrivé. La somme des deux faits qu’on a augmenté l’impact du festival, le site était vraiment bien rempli à Verdun», précise Jacques-André Dupont, le président-directeur général du Festival international de jazz.
Malgré ce succès, rien n’est encore décidé pour l’an prochain parce qu’il y a eu un vif intérêt des autres arrondissements pour présenter l’événement. Des dizaines de propositions ont été soumises aux organisateurs, certaines de l’extérieur de la métropole.
«Si les gens de Verdun sont contents, je serai surpris que l’on ne retourne pas, car c’est un très bon succès», ajoute M. Dupont.
40 ans de jazz
Au commencement, Alain Simard et André Ménard s’associent à Denyse Mc Cann pour créer Spectra-Scène en 1977. En juillet de l’année suivante, le premier Festijazz voit le jour, alors que les deux acolytes font venir, Hubert Laws, Dexter Gordon et Sarah Vaughan sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts. Depuis ce succès, grâce à l’appui des artistes et des Montréalais, le festival est devenu un phénomène social et le jazz a pu être démocratisé.
«Le plus bel accomplissement est d’avoir unifié le tissu social montréalais qui est assez diversifié, les gens de toutes les conditions qui se sont retrouvés sur la scène côte à côte à dialoguer, des jeunes couples qui se sont rencontrés au festival, c’est fantastique», nous dit, ému, le cofondateur André-Menard.
Le trio ne pouvait se douter que leur passion de faire connaître leur jazzman préféré allait prendre cette ampleur et cette notoriété.
«Ça va faire 50 ans que j’ai organisé mon premier festival de blues qui attirait 5000 personnes au centre Sauvé, se souvient Alain Simard. Je rêvais d’organiser un festival, mais aujourd’hui, changer la géographie de Montréal, provoquer le réaménagement du centre-ville, ça nous a dépassés.»