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Montréal veut commémorer, mais aussi aider à reconstruire, dix ans après le séisme en Haïti

Une femme et son enfant dans les décombres du séisme en Haïti, il y a dix ans.
Une femme et son enfant dans les décombres du séisme en Haïti, il y a dix ans Photo: Chip Somodevilla/Getty Images

La fin de semaine sera aux couleurs d’Haïti à Montréal: un large événement en mémoire du séisme de 2010 prendra place à la TOHU samedi et dimanche, deux jours qui serviront à «commémorer», mais aussi à «reconstruire et avancer», espèrent les organisateurs.

Organisé conjointement par la Maison d’Haïti, la TOHU et plusieurs organismes Montréalais, Ayiti la!, a pour objectif de «rassembler [le tout Montréal] en un seul lieu», explique le directeur général de la TOHU, Stéphane Lavoie. Plusieurs politiciens, dont la mairesse de Montréal, Valérie Plante, seront d’ailleurs sur place.

Dix ans après le séisme qui a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes en Haïti, l’heure est à la mémoire à Montréal et ailleurs, mais aussi à la reconstruction, avance la directrice générale de la Maison d’Haïti, Marjorie Villefranche. «On a essayé de se concentrer sur les vivants. La vie continue, mais en même temps, quand on en reparle, c’est toujours quelque chose de très douloureux», affirme-t-elle.

Même son de cloche du côté de M. Lavoie. «Il faut qu’on construise, qu’on évolue et qu’on avance. Il y a un moment où il faut se rappeler, évidemment. Mais il faut aussi se dire qu’il se passe des choses», avance-t-il.

«En pleine guerre»

Jean Bonald Golinsky Fatal se rappelle encore de cette journée fatidique. À l’extérieur de Port-au-Prince durant les secousses les plus violentes, celui qui habite non loin de la capitale est tombé à son retour sur un «paysage de guerre».

«C’était des dizaines de cadavres jonchés sur toute la route», se remémore-t-il.

C’est dans l’esprit de commémorer ces drames que la TOHU tiendra dimanche après-midi – à 16h53, heure de début du tremblement – une «minute de vacarme».

«La minute de silence c’est une chose. Mais la minute de vacarme rappelle le bruit que ça a fait et les cris des gens ensuite. Le tremblement lui-même a fait un bruit terrible, mais les cris et les hurlements par la suite l’étaient encore plus.» – Marjorie Villefranche

Invitation à reconstruire

Selon M. Fatal, le tremblement de terre doit être «un moment de prise de conscience». «Il faut voir comment reconstruire autrement, mettre fin à la corruption et diriger notre pays autrement», signale-t-il.

«Malheureusement, plus ça change, plus c’est la même chose», lance-t-il avec dépit.

Les Haïtiens appellent depuis plusieurs mois au départ du président Jovenel Moïse. La révolte populaire a alimenté d’immenses manifestations tenues dans les rues du pays dans les derniers mois.

«On continue à reconstruire les maisons de la même manière, avance d’ailleurs M. Fatal, qui travaille comme avocat. Si au bout du tremblement de terre, il y avait même des plans pour reconstruire Port-au-Prince, rien n’a été fait.»

Montréal de la partie

Marjorie Villefranche et Stéphane Lavoie s’entendent pour dire que le rôle de Montréal cette fin de semaine est important. «C’est notre responsabilité à la TOHU. On est dans Saint-Michel. Ce sont nos voisins, nos employés», convient M. Lavoie.

«Je pense qu’il n’y a pas un seul Montréalais qui n’a pas un ami haïtien qui a été touché par ce drame. C’est quelque chose qui a profondément touché le Québec», ajoute Mme Villefranche.

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