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Davos: des milliards pour les énergies fossiles, dénonce Greenpeace

Davos Greenpeace
Un policier armé est sur le toit d'un hôtel à Davos pendant le Forum économique mondial le 20 janvier. Photo: Fabrice Coffrini/AFP

Banques, assureurs et fonds de pension présents à Davos financent toujours à coups de milliards de dollars les énergies fossiles qui contribuent au réchauffement climatique, au risque de favoriser une nouvelle crise financière mondiale, dénonce mardi Greenpeace.

Le Forum économique mondial (WEF), qui débute mardi, cherche à gommer son image de «club des riches» en invitant des activistes comme la jeune militante suédoise du climat Greta Thunberg, mais nombre d’entreprises du secteur financier régulièrement présentes à Davos investissent sans relâche dans les industries extractives, alors que les énergies fossiles — charbon ou pétrole notamment — sont parmi les principaux émetteurs de gaz à effet de serre, accuse l’ONG.

Dans un rapport intitulé «C’est le secteur financier, imbécile», Greenpeace pointe leurs investissements depuis la signature en décembre 2015 de l’accord de Paris visant à limiter le réchauffement.

Selon l’ONG, dix banques régulièrement présentes au WEF ont à elles seules financé entre 2015 et 2018 le secteur des énergies fossiles à hauteur de 1000 milliards de dollars: JP Morgan Chase, Citi, Bank of America, RBC Royal Bank, Barclays, Mitsubishi UFG, TD Bank, Scotiabank, Mizuho et Morgan Stanley.

Cette somme équivaut grosso modo à la capitalisation boursière d’un géant du numérique comme Apple, ou au risque financier lié aux impacts climatiques pesant sur 215 des plus grandes compagnies mondiales lors des cinq prochaines années, selon l’ONG, qui se base sur la compilation de documents déjà publics.

Côté fonds de pension, trois de ceux présents à Davos l’an dernier — celui des enseignants de la province canadienne de l’Ontario, le Canada Pension Plan Investment Board et PensionDanmark — détiennent pour 26 milliards de dollars dans les compagnies pétrolières Shell, Chevron ou Exxon, et dans diverses banques finançant l’exploitation des énergies fossiles. Somme à peu près équivalente à l’introduction en bourse l’an dernier du géant pétrolier saoudien Aramco, la plus importante jamais réalisée.

Greenpeace dénonce enfin le soutien de grands assureurs mondiaux aux projets, notamment charbonniers, qui ne pourraient se faire sans leur garantie, pointant notamment AIG, Prudential, Sompo, Tokio Marine ou Lloyds.

Selon l’ONG, ces entreprises reproduisent ainsi les comportements ayant mené à la grande crise de 2007/2008 notamment liée aux subprimes, lorsque «les acteurs financiers cherchant le profit à court terme n’ont pas saisi ou ont ignoré les risques».

«Banques assureurs et fonds de pension présents à Davos sont responsables de l’urgence climatique. En dépit des avertissements, ils alimentent une nouvelle crise financière globale en soutenant l’industrie des énergies fossiles. Ces financiers sont rien moins qu’hypocrites en disant qu’ils veulent sauver la planète alors qu’ils la tuent pour un profit à court terme», a dénoncé la patronne de Greenpeace, Jennifer Morgan, en appelant «les régulateurs à faire leur travail avant qu’il ne soit trop tard».

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