Des boutiques ciblées à répétition pour leur utilisation de fourrure
Des protestataires promettent de répéter les coups d’éclat contre les boutiques Rudsak et Canada Goose tout au long de ce printemps, afin de dénoncer l’utilisation de produits animaux dans leurs manteaux.
La pression se fera grande durant les prochaines semaines sur deux détaillants de mode à Montréal, qui seront la cible de manifestations en série.
«Il n’y a pas de détaillant plus cruel envers les animaux que Rudsak», accuse Len Goldberg, porte-parole du groupe.
Ce dernier explique qu’en plus d’utiliser de la fourrure de chien viverrin en provenance de Chine pour garnir les cols de ses manteaux, le fabricant tue plusieurs lapins pour confectionner l’intérieur de ceux-ci. «Rudsak assassine un plus grand nombre d’animaux que n’importe quel autre fabricant pour ses articles», poursuit M. Goldberg.
Les protestataires visent Rudsak
C’est pour dénoncer cette pratique qu’un rassemblement s’est tenu devant la boutique Rudsak sur l’Avenue du Mont-Royal, dimanche 8 mars, lors duquel une trentaine de protestataires se sont ameutés, slogans et images-chocs à la main.
Des photographies prises à l’intérieur «d’usines à fourrure» montraient des hermines en cage, entassées à plusieurs par enclos, ou encore des images de renards mortellement blessés par des trappes utilisées pour leur capture.
M. Goldberg promet de répéter la manœuvre devant la boutique de l’Avenue Mont-Royal samedi prochain, afin de faire pression sur les manufacturiers pour qu’ils changent leur façon de faire.
De plus, les manifestants renchériront le 28 mars, devant les bureaux de Rudsak sur le boulevard Saint-Laurent, dans la Cité de la mode, à Ahuntsic.
Enfin, les manifestants viseront la boutique Canada Goose sur la rue Sainte-Catherine Ouest, au centre-ville durant les prochaines semaines.
L’industrie de la fourrure se défend
Pour Alan Herscovici, fondateur du Conseil canadien de la fourrure, ces actes de pression sont «insultants» pour les trappeurs et producteurs du milieu.
«Plus on se penche sur l’industrie de la fourrure au Canada plus on se rend compte qu’il s’agit d’une option durable. Nous avons les plus hauts standards de trappage au Canada et la fourrure est produite de façon écoresponsable et naturelle. Comparativement, les matières synthétiques sont faites de substances pétrochimiques non renouvelables, très nocives pour l’environnement», insiste-t-il.
Par ailleurs, ce dernier reste convaincu que cette matière est toujours populaire, car elle n’est plus l’apanage des magasins spécialisés et qu’elle demeure prisée auprès de détaillants grand public.
Rudsak n’a pas retourné les demandes d’entrevues de Métro à ce sujet.
Des activistes de plus en plus présents
Si M. Goldberg affirme que le mouvement qu’il représente est informel et n’est pas associé à un groupe officiel, il n’y a pas de doutes que ces coups d’éclat se font dans une mouvance qui prend de plus en plus de place sur la scène médiatique québécoise.
En février dernier, les mêmes manifestants s’étaient regroupés sur la rue Sainte-Catherine avec des revendications similaires.
L’événement s’était déroulé quelques jours après que l’opposition officielle à la mairie de Montréal ait pressé l’administration de Valérie Plante de condamner une série d’intrusions illégales de «véganes radicaux» qui avaient eu lieu dans des commerces de la métropole.
Une motion épurée avait finalement été adoptée en ce sens.
À Québec, Radio-Canada rapportait samedi dernier une manifestation du groupe montréalais DxE (Direct Action Everywhere) dans un restaurant Chez Ashton. Il s’agit du même regroupement qui avait organisé un «sit-in» dans une porcherie de Saint-Hyacinthe en décembre et qui avait fait l’objet d’une injonction de la Cour supérieure.