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La Ville de Montréal adopte une motion épurée contre les intrusions illégales dans les commerces

Lionel Perez
Lionel Perez Photo: Archives | Métro

Les élus de la Ville de Montréal ont adopté à l’unanimité, tard lundi soir, une motion pour dénoncer les intrusions illégales et les actes de vandalisme dans les commerces montréalais.

La motion amendée ne fait toutefois plus référence aux «militants véganes radicaux», comme cela était le cas dans la version présentée par le parti Ensemble Montréal, à l’origine de cette initiative.

«Les amendements permettent de conserver l’essentiel du message proposé par la motion de l’opposition», a affirmé le responsable du développement économique à la Ville, Luc Rabouin.

Après avoir discuté avec le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, l’élu de Projet Montréal lui a proposé une version amendée cette motion. Celle-ci n’inclut désormais aucune référence aux termes «militants» et «véganes radicaux».

Tous les exemples qui s’y trouvaient, qui concernaient notamment les intrusions le mois dernier dans les restaurants Manitoba et Joe Beef, ont aussi été retirés. 

«C’est une situation à laquelle ont malheureusement dû faire face plusieurs commerces dans les derniers mois», a souligné M. Perez, qui estime que ces événements sont en hausse. 

Contacté par Métro, le SPVM n’a toutefois pas été en mesure de confirmer si elle a effectivement constaté une augmentation de ce type d’intrusions dans les derniers mois.

«Un choix individuel»

Le groupe Direct Action Everywhere, à l’origine du coup d’éclat dans l’établissement Joe Beef, avait d’ailleurs critiqué la première mouture de cette motion.

«Ces motions que les élus passent ou veulent passer démontrent non seulement qu’ils sont pour la maltraitance animale, mais aussi qu’ils refusent que le public en soi informé en bâillonnant les sonneurs d’alertes», avait réagi dans un courriel à Métro une porte-parole du groupe militant.

L’élue d’Ensemble Montréal Chantal Rossi, qui appuie cette motion, a d’ailleurs rappelé lundi soir que «la consommation de viande demeure un choix individuel dans notre société». 

«Les consommateurs et les entrepreneurs ne devraient pas être ciblés pour avoir décidé de faire respecter leurs droits», a-t-elle martelé. 

M. Perez, pour sa part, a tenu à préciser que l’intention de sa motion n’était aucunement de viser certaines personnes en particulier.

«Je pense que cette motion n’est aucunement un référendum sur un choix que peut faire une personne sur son régime alimentaire, peu importe que ce soit pour une raison éthique, religieuse ou autre», a-t-il assuré.

«Les commerçants ont déjà assez de problèmes avec les travaux, les taxes et les stationnements. Ils n’ont pas besoin de se faire intimider par des militants véganes radicaux.» -Chantal Rossi, élue d’Ensemble Montréal

Amalgames

En charcutant cette motion, la Ville a voulu éviter d’éventuels amalgames entres le véganisme et les gestes que veut condamner cette motion.

La version épurée de celle-ci s’en tient donc à souligner le droit de manifester librement dans l’espace public, tout en dénonçant «les intrusions illégales et le vandalisme commis sur la propriété privée de restaurateurs et de détaillants montréalais». Cela, «peu importe par qui ils sont commis», a tenu à préciser M. Rabouin. 

«C’est le message qu’on voulait porter comme conseil municipal», a souligné M. Rabouin. La motion a ensuite fait l’objet d’un vote unanime. 

Bien qu’il salue l’appui de l’administration Plante, M. Perez déplore les nombreuses modifications apportées à sa motion, qui faisait aussi référence à l’origine à des rassemblements organisés par le groupe Extinction Rebellion.

«C’est une façon d’aseptiser cette motion, d’enlever tous les faits qui nous ont mené à proposer celle-ci», a-t-il laissé tomber. 

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