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Musique: le coronavirus contamine aussi les plateformes de diffusion

Musique: le coronavirus contamine aussi les plateformes de diffusion
Photo: 123RF

Le coronavirus inspire des chansons qui pullulent sur les plateformes vidéo ou de streaming et tous les genres sont représentés, avec des titres de plus ou moins bon goût, qui trouvent une audience spectaculaire ou confidentielle.

Le Dominicain Yofrangel, musicien établi, cumule ainsi plus de 2,8 millions de vues sur Youtube avec Coronavirus, clip posté le 9 février. Le chanteur, allongé sur la civière d’une ambulance commence par tousser sur un tempo latino poussé à l’extrême, avant d’entonner en espagnol «Fais gaffe, voilà le coronavirus».

Loin de cette production qui a bénéficié d’un budget honorable, on trouve aussi le Sega Coronavirus, tourné avec les moyens du bord sur l’Île de la Réunion. On y voit le méconnu JF Aubin danser en chemise à carreaux ou assis sur un lit d’hôpital, masque de protection sur la tête. Les paroles, en créole réunionnais, donnent dans le registre de la prévention: «Un petit virus qu’on voit à peine est en train de nous tracasser/Un simple touché un simple toussé (une simple toux – ndlr) peut te tuer/Le coronavirus a débarqué, il faut te protéger».

Sur les plateformes de streaming, c’est le déluge. Il y des chansons lâchées seules comme La cumbia del coronavirus, de «Mister Cumbia» ou des playlists qui assemblent des titres d’artistes connus, en écho à la pandémie, comme Temperature de Sean Paul, Hot N cold («Chaud et froid») de Katy Perry ou encore Don’t Panic («Pas de panique») de Coldplay.

«Circuit court»

La plupart des titres originaux créés autour du Covid-19, innombrables, sont l’oeuvre «d’illustres inconnus, pas nécessairement artistes» et ne «passent pas la rampe», comme le dit à l’AFP Bertrand Dicale, journaliste spécialiste de la musique. Mais plutôt que de savoir si certains resteront dans le temps, «ce qui est intéressant», c’est que les plateformes permettent un «circuit court, du producteur au consommateur». «Ces morceaux faits à la maison se retrouvent à la disposition de tous, visibles».

Bertrand Dicale y voit là cette «capacité du peuple à créer de la chanson ou du slogan, autour d’un événement marquant». Durant La Fronde – troubles qui éclatent en France entre 1648 et 1653 pendant la régence d’Anne d’Autriche et le ministère du Cardinal Mazarin – «on compte plus de 5.000 mazarinades imprimées», soit des pamphlets hostiles à l’homme d’Etat, rappelle-t-il.

Cette prise de «parole populaire», sous une forme ou une autre, jalonne l’histoire, ajoute-t-il. Ce collectionneur des versions de la Marseillaise souligne encore que quelques mois seulement après la version originale, une alternative «bachique voyait le jour avec des paroles comme Le jour de boire est arrivé».

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