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Demandeurs d’asile: un équilibre à trouver, plaide Emmanuel Dubourg

Le député de Bourassa, Emmanuel Dubourg.
Le député de Bourassa, Emmanuel Dubourg. Photo: Archives Métro Média

Le Canada doit aller «le plus loin possible» dans un éventuel programme pour régulariser le statut des travailleurs essentiels, tout en restant équitable, selon le député fédéral de Bourassa, Emmanuel Dubourg.

Souvent impliqué dans les dossiers d’immigration, Emmanuel Dubourg indique que le futur programme devra tenir compte des questions humanitaires, mais aussi du nombre de personnes acceptées et de l’intégrité du système d’immigration. Plusieurs options sont sur la table.

«Est-ce qu’on va avec l’amnistie totale ou on laisse le système d’immigration continuer? C’est de trouver un juste équilibre dans cette situation-là.» -Emmanuel Dubourg, député de Bourassa

Selon des informations obtenues par Radio-Canada, le ministère de l’immigration propose actuellement de régulariser le statut des demandeurs d’asile travaillant dans le système de santé. Les préposés aux bénéficiaires, employés en entretien ménager, agents de sécurité et autres employés qui ont travaillé dans un établissement de santé pendant quatre semaines depuis le 25 janvier seraient admissibles au programme.

Souci d’équité

Établir une définition de travailleur essentiel entraînera nécessairement une exclusion de ceux qui n’y correspondent pas.

Chaque cas est «particulier», soutient M. Dubourg. Le député souhaite éviter que le futur programme crée des situations injustes.

«Si une personne a perdu son travail [en services essentiels] le mois dernier et qu’on a un programme qui récompense ceux qui travaillent actuellement, je pense que ce serait pénalisant, soulève-t-il. Peut-être qu’il y a des gens qui auraient aimé donner un coup de main, mais qui ne sont pas en mesure pour toutes sortes de raisons, comme les mères monoparentales ou ceux qui n’ont pas trouvé de travail.»

Depuis 2017, des milliers de personnes ont immigré de façon irrégulière au Canada. Une proportion importante d’entre eux sont des réfugiés haïtiens ayant quitté les États-Unis par crainte d’être déportés par gouvernement de Donald Trump. De ceux-ci, plusieurs vivent à Montréal-Nord.

Pression soutenue

Aujourd’hui, ces Haïtiens sans statut bénéficient d’un sursis de déportation en raison de la situation politique instable en Haïti. Pour Frantz André, porte-parole du Comité d’action pour les personnes sans statut, il s’agit d’une épée de Damoclès.

«Ça ne réconforte nullement les gens. Ça peut être levé n’importe quand.»

Selon lui, les Haïtiens craignent d’être forcés de retourner vivre dans leur pays d’origine. Il estime la situation plus dangereuse qu’à l’époque du régime répressif de Duvalier.

«L’insécurité depuis deux ans a augmenté à cause de l’irresponsabilité du gouvernement. Le niveau de kidnapping est beaucoup plus élevé. Duvalier n’aurait jamais accepté que les gangs kidnappent des gens pour rançons.»

«Extrêmement déçu» de la décision du gouvernement provincial d’exclure les demandeurs d’asile du programme d’embauche de préposés aux bénéficiaires, il espère maintenant que le gouvernement Trudeau accouchera d’un programme qui répondra à ses attentes.

Samedi, des centaines de manifestants se sont rendus au bureau de Justin Trudeau pour porter ce message.

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