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COVID-19: les applications de notification sous la loupe de l’Assemblée nationale

L'utilisation d'applications de notifications sur la COVID-19 sera étudiée à l'Assemblée nationale du Québec
L'Assemblée nationale du Québec Photo: Archives Métro

Après avoir consulté la population québécoise, Québec entend les experts. Les députés de l’Assemblée nationale étudieront au courant de la semaine l’acceptabilité des applications qui notifient leur utilisateur d’exposition à la COVID-19, comme celle lancée fin juillet par le gouvernement fédéral.

Rapportée par Métro début-juillet, la tenue de ces consultations particulières fait suite à un processus de consultation en ligne qui a pris fin au début du mois d’août.

La présidente de la séance parlementaire, Joëlle Boutin, a affirmé dans les minutes précédant les auditions que la réponse des Québécois était «relativement positi[ve]».

«Il y a 75% des gens qui se sont montrés favorable à une telle application», a-t-elle indiqué.

Le gouvernement du Canada avait déjà rendu disponible une application, baptisée «Alerte COVID», après son approbation par Santé Canada. Produite en Ontario, elle utilise des codes échangés entre téléphones grâce aux ondes Bluetooth pour avertir l’usager de ses contacts.

La Coalition avenir Québec (CAQ) affirme vouloir prendre «une décision éclairée» sur le sujet. Le gouvernement ne sait toujours pas s’il adoptera l’application canadienne ou un nouvel outil.

«Tout est sur la table. On pourrait produire une application», a convenu Mme Boutin, mercredi.

Élargir le mandat

La députée libérale de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, a réitéré mercredi qu’elle aurait souhaité donner un «mandat beaucoup plus large» à la commission. L’ajout des enjeux de reconnaissance faciale, ajoute-t-elle, auraient dû se retrouver à l’agenda. La Sûreté du Québec est en appel d’offre pour l’utilisation potentielle de ce type de technologies.

«Ailleurs dans le monde, il y a vraiment un moratoire», a exemplifié Mme Rizqy.

À Québec solidaire, on se déçoit du moment choisi pour tenir les consultations, «en plein milieu de l’été». «Il y a des enjeux éthiques importants, des enjeux de sécurité, de santé publique», a soulevé le co-porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois.

La nouvelle application fédérale avait soulevé des questions dès son lancement en juillet parce qu’elle demandait des téléphones intelligents mis à jours et relativement récents. Le critique du Parti québécois en matière de stratégie numérique, Martin Ouellet, exige une meilleure accessibilité aux technologies, en particulier pour les populations plus âgées, qui ont fortement écopé de la COVID-19.

Trois jours de consultation

Passeront devant les députés plusieurs experts, cette semaine. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse tout comme la Commission d’accès à l’information du Québec auront droit de parole.

Le professeur Yoshua Bengio, référence dans le domaine de l’intelligence artificielle, doit s’exprimer mercredi en fin d’après-midi.

Son institut de recherche, le Mila, avait tenté de commercialiser une application de traçage des cas de COVID-19 au printemps. Le gouvernement fédéral avait toutefois tourné le dos à cette initiative, soulignant des questions sur la protection de la vie privée.

Les députés d’oppositions se sont d’ailleurs montrés déçus mercredi, quand Shopify, coconcepteur de l’application de notification Alerte COVID, a annulé sa présence aux consultations particulières.

«Est-ce qu’on aurait toléré qu’Uber ne se présente pas en commission sur l’industrie du taxi?», a illustré Mme Rizqy. Elle invite Québec a refuser toute soumission de la part de l’entreprise canadienne si le gouvernement tenait à créer une nouvelle application.

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