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Dominique Anglade: tracer le chemin pour les autres femmes et minorités

Vaccination obligatoire Dominique Anglade
Dominique Anglade. Photo: Josie Desmarais/Métro

En tant que première femme et première femme noire à la tête du Parti libéral du Québec (PLQ), de même que première personne de couleur à exercer la fonction de chef de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale, Dominique Anglade veut tracer la voie pour les prochaines personnes qui ont envie de marcher dans ses pas.

La politicienne prend ce rôle avec beaucoup d’humilité et une part de responsabilité, confie-t-elle en entrevue à Métro. 

«Par définition, tu es un modèle parce que certaines personnes vont s’identifier davantage à toi à cause de ça», soutient celle dont les parents haïtiens ont immigré au Québec en 1969.

Avancées, mais pas des acquis

Si elle cumule les titres de «première», Dominique Anglade ne considère pas cela comme un «acquis», mais plutôt comme une «avancée».

«Il faut qu’il y ait plein de femmes et de femmes de toutes les origines qui s’impliquent dans les différentes sphères d’activités pour que ultimement ce soit représentatif de la population qu’est le Québec d’aujourd’hui», poursuit-elle.

En effet, Mme Anglade fait de la représentativité son cheval de bataille. 

Si au Québec, 15% de la population sont des personnes issues des minorités visibles et 50% sont des femmes, cette proportion doit se refléter dans les différents échelons de la société, pense-t-elle. 

«À ce moment-là, on est davantage le miroir – surtout en politique – de ce qui se passe sur le terrain», fait valoir la chef du PLQ.

La diversité dirige différemment

D’ailleurs, Dominique Anglade est persuadée que la diversité amène un niveau de richesse important. «On a d’autres discussions à ce moment-là à la table. On est capables d’avoir des conversations où on va toucher différents aspects», affirme-t-elle.

Selon la politicienne, ce sont les expériences de tout un chacun qui les amènent à diriger et à faire les choses différemment. Par exemple, elle affirme que les femmes consultent davantage que les hommes avant de trancher.

«Si tu as été une femme dirigeante dans un milieu où il y avait beaucoup d’hommes, tu as dû exercer ton leadership de manière différente. Tu as dû apprendre à composer avec des réalités qui étaient différentes et donc ta manière de faire les choses, forcément, va être autre que celle qui est la norme», estime Mme Anglade.

Celle qui a une formation en ingénierie dit avoir appris à être une meilleure leader en tant que jeune femme noire dans ce milieu d’affaires. 

«Quand j’ai commencé à travailler en Ontario, j’étais quatre fois une minorité. J’étais une femme jeune issue d’une minorité culturelle et francophone dans un milieu qui était totalement différent que ce que j’avais connu», se rappelle Dominique Anglade.

Racisme systémique

Si le gouvernement de François Legault ne reconnaît toujours pas l’existence du racisme systémique au Québec, Dominique Anglade est d’avis qu’il faut nommer un problème pour agir en ce sens.

«De pouvoir dire qu’on retrouve ce phénomène de racisme systémique dans le profilage, dans le logement, dans l’économie, dans les emplois, à l’école, dans la santé, ça permet de poser des gestes qui vont répondre à cette problématique», mentionne-t-elle.

Pour l’avenir, la femme politique souhaite au Québec plus de dialogue, d’écoute et de bienveillance. «La COVID-19 a mis en évidence les failles de notre système. Je pense que ça va être l’opportunité pour nous de poser des gestes concrets et de dire voici comment on veut remédier à ce qu’on a vu comme enjeux», déclare-t-elle.

 

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