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Coup de pression pour les logements sociaux à Ahuntsic-Cartierville

Mobilisation du CLAC pour des logements sociaux à Louvain Est
Les membres du CLAC Karina Montambeault, Yvon Dinel et Vincent Gariépy à l’entrée du site Louvain Est. Photo: Amine Esseghir

Des membres du milieu communautaire s’inquiètent de voir le manque de logements sociaux s’accentuer dans l’arrondissement. Ils observent aussi le peu d’argent qui y est consacré au niveau provincial.

Alors que budget provincial 2021-2022 doit être déposé en avril, des membres du Comité logements Ahuntsic-Cartierville (CLAC) s’inquiètent du manque d’argent pour les développements sur le site Louvain Est.

«Il n’y a aucune somme qui est annoncée par le gouvernement provincial pour financer des projets de logements sociaux et communautaires pour les années à venir», fulmine la coordonnatrice du CLAC, Karina Montambeault.

Sur le terrain qui appartient à la Ville, grand comme huit terrains de football et destiné à accueillir des logements abordables, les idées et les espoirs foisonnent. Il y a la coopérative d’habitation l’Hirondelle pour des familles, les résidences communautaires Ahuntsic pour des aînés, l’Archipel de l’avenir pour des personnes autistes, Revanous pour des personnes avec des déficiences intellectuelles.

«Ce sont des projets approuvés par la communauté. Nous sommes en train de discuter comment mutualiser les espaces et on nous dit qu’en 2023 on serait prêt à commencer à construire», relève Mme Montambeault.

Un des projets prévoit une vingtaine de grands logements, des 5 ½ et des 6 ½ pour des familles. Ces unités répondraient aux besoins criants dans le quartier.

Trop peu

«Près du tiers des ménages consacrent 30% et plus de leurs revenus pour se loger», prévient l’organisateur communautaire au CLAC, Yvon Dinel. Il précise que les demandes en HLM à Ahuntsic-Cartierville tournent autour de 1700 ménages.

«Les logements sur Louvain Est ne feront pas des miracles, mais ils vont soulager des familles», croit Mme Montambeault.

Il y a deux ans, le gouvernement provincial avait changé quelques conditions au programme AccèsLogis pour financer 15 000 logements sociaux dans tout le Québec. Mais depuis rien n’a été ajouté.

Pour Mme Montambeault, ces unités étaient déjà annoncées par les gouvernements précédents.

«À Montréal, toutes les unités que la Ville peut construire sont cannées et c’est la mairesse qui le dit», observe-t-elle.

Interpellation

Les animateurs du CLAC souhaitent que les élus provinciaux relayent leur message. «La demande [des groupes communautaires] est tout à fait pertinente. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement de la CAQ n’a pas construit de logements sociaux. Ils ont raison de hausser le ton, de dire c’est assez, et qu’il est temps de s’intéresser à cette question-là», observe la députée provinciale de l’Acadie, Christine Saint-Pierre.

Le même point de vue est partagé par la députée provinciale de Maurice-Richard, Marie Montpetit. «Le besoin de logements sociaux, dans le quartier comme ailleurs au Québec, est grand. Il faut des investissements majeurs pour y répondre», affirme-t-elle.

Le CLAC souhaite aussi un soutien des élus de l’arrondissement. «Ils ont un appui politique. Il n’y a pas un ton plus fort que celui de la mairesse [de Montréal] qui interpelle les gouvernements supérieurs pour un meilleur financement des logements sociaux et abordables et ce que dit la mairesse vaut pour nous», relève la mairesse d’arrondissement, Émilie Thuillier.

Récemment, Valérie Plante a déclaré publiquement que l’absence de sommes supplémentaires pour financer des projets, dans les deux derniers budgets du gouvernement du Québec, a ralenti la cadence de réalisation des logements sociaux dans la métropole.

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