Naviguer sur un voilier pour se souvenir de son ami
Un jeune de L’Île-des-Sœurs, Dario Derakhshanian, est récemment devenu propriétaire d’un voilier pour apprendre à naviguer, mais aussi pour rendre hommage à son défunt ami. L’embarcation porte le nom de Taha Maoufiq, décédé tragiquement il y a trois ans.
L’adolescent de 17 ans a été victime d’un homicide involontaire commis par autre adolescent dans le boisé de L’Île-des-Sœurs, à l’automne 2018.
Pour Dario Derakhshanian, acheter ce bateau constitue une façon d’honorer la mémoire de son ami.
«Taha, c’était l’un de mes meilleurs amis, c’était comme un frère pour moi, témoigne-t-il. Le fait que quelque chose porte son nom, ça nous rapproche. Ça m’aide à me souvenir de lui et de tous les bons moments passés ensemble.»
C’est par un heureux hasard, en magasinant des bateaux sur le Web, que Dario est tombé sur la mise en vente du voilier Taha. Le résident Marc Patenaude, bien connu auprès des Insulaires, en avait fait l’annonce sur Facebook.
«Je n’aurais jamais acheté un navire si ce n’était pas celui de Taha. J’avais un intérêt [pour la navigation], mais je n’avais pas une énorme volonté pour acheter un bateau», admet le jeune plaisancier de 20 ans. Il déboursera quelques milliers de dollars pour rénover son voilier.
Il doit notamment ajouter de la fibre de verre à quelques endroits. L’intérieur a aussi besoin d’être rénové et il aimerait ajouter une petite fenêtre sur le côté. Comme l’Insulaire termine sa session au cégep et que la pandémie limite les possibilités d’activités, le projet de rénovation tombe à point.
«Je pense que la première fois que je vais naviguer le bateau, j’aurai un moment très spirituel. Je vais me sentir près de [Taha]. Ça sera surement une sensation unique.» Dario Derakhshanian
Au cours de la saison estivale, le plaisancier en herbe compte travailler chaque jour sur son bateau et en profite pour apprendre tous les secrets de la navigation.
Son mentor, Marc Patenaude, l’accompagnera au moment de la mise à l’eau de l’embarcation. L’objectif est de pouvoir faire quelques essais sur le fleuve à la fin de l’été.
D’autre part, si l’intérêt est présent, M. Patenaude aimerait lancer un club nautique pour les jeunes à L’Île-des-Sœurs. Il a d’ailleurs présentement deux bateaux qui nécessitent quelques rénovations à offrir à la relève ou aux familles. Dario Derakhshanian souhaiterait aider M. Patenaude dans son projet.
Tranquillité
L’idée de naviguer seul est loin de tracasser Dario Derakhshanian. Il compte être prudent et espère ne rencontrer aucun pépin.
Ce qui le passionne surtout de la navigation est le calme que cela procure. «Sur un navire, souvent on entend juste l’eau et un grand silence. Ça permet de méditer et d’avoir des réflexions», indique-t-il.
Pour l’instant, le jeune apprenti fait la lecture de différents livres pour apprendre les bases de la navigation. Éventuellement, il aimerait faire de longs voyages pour prendre du temps pour soi. Il désire aussi inviter ses proches pendant quelques jours lorsque les mesures sanitaires le permettront.
Le type de bateau qu’est Taha ne permet pas d’entreprendre de grands voyages. Néanmoins, Dario estime que ce voilier lui apprendra beaucoup. Dans le futur, il n’exclut pas d’acheter un plus grand navire et de découvrir d’autres pays sur les eaux internationales.