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Élections: et si la CAQ remportait 100 sièges sur 125?

Le premier ministre du Québec, François Legault Photo: Josie Desmarais/Métro

En vue des prochaines élections provinciales, la CAQ jouit d’une avance confortable dans les différents sondages. Au point où une récente projection du modèle statistique Qc125 prévoit que le parti de François Legault parviendra à obtenir 100 sièges sur 125, dans une victoire historique. Quel impact cela aura-t-il sur le Québec et sur Montréal?

Dans ce scénario, la CAQ obtiendrait 47% du suffrage populaire, avec une marge d’erreur de 5,8%. Un triomphe aussi écrasant est-il réaliste?

«C’est loin d’être farfelu comme hypothèse, commente le politologue et chargé de cours à l’UQAM André Lamoureux. Ça voudrait dire que la CAQ raflerait l’immense [majorité], presque la totalité des sièges au Québec, sauf ceux dans le Grand Montréal.»

Avec autant de sièges, la CAQ ferait «la pluie et le beau temps». «Ça ne serait pas nécessairement négatif, parce que ça voudrait dire que le parti représente vraiment les intérêts des Québécois», poursuit M. Lamoureux.

La Ville de Montréal se trouverait toutefois encore moins bien représentée à l’Assemblée nationale. Le problème perdurera puisque la carte électorale ne correspond pas à l’évolution démographique, l’immigration et la dénatalité de la métropole, considère M. Lamoureux.

«Les instances montréalaises devraient être influentes dans leurs représentations auprès du gouvernement pour promouvoir les intérêts de Montréal, parce que dans un tel contexte, ce ne serait certainement pas les oppositions qui pourraient le faire.»

Terrain à gagner

Justement, dans un tel contexte, le pouvoir laissé aux oppositions serait minimal. Selon les projections, les libéraux ne compteraient que 18 sièges. Cet effondrement s’exprime majoritairement par «la force de François Legault», selon M. Lamoureux.

Le premier ministre a su gagner la confiance par sa gestion de la pandémie, ses capacités de négociation avec les employés du secteur public, mais surtout ses positions nationalistes en matière de laïcité et de contrôle de l’immigration, estime le politologue. «La qualité principale de M. Legault, c’est qu’il a un sens très aiguisé pour savoir où se trouvent exactement les aspirations de la majorité des Québécois. Sur ce terrain-là, il détrône complètement les autres», analyse-t-il.

Selon les prévisions, Québec solidaire obtiendrait six sièges. Le Parti québécois se retrouverait dans une situation difficile, avec un seul élu. Mais il serait trop tôt pour concevoir la fin du parti, considère M. Lamoureux.

«Avoir un chef qui n’est pas à l’intérieur de la chambre, ce n’est pas une formule gagnante, justifie-t-il. Le parti doit prendre des positions plus cohérentes et distinctives en ce qui concerne la laïcité et la loi 101. Pour l’instant, Paul St-Pierre Plamondon n’arrive pas à se démarquer.»

Les libéraux de Robert Bourassa sont les derniers à avoir obtenu la moitié des votes populaires au Québec. En 1985, le Parti libéral a raflé 99 sièges sur les 122 qui constituaient à l’époque l’Assemblée nationale.

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