Fredz: d’Instagram à Osheaga
À seulement 20 ans, Fredz est le plus jeune rappeur de la programmation du festival Osheaga cette année. Celui qui a déjà conquis la France est en pleine ascension dans son Québec natal, mais il ne se repose pas sur ses lauriers.
Fredz n’a encore jamais été à Osheaga en tant que festivalier, faute d’argent, confie-t-il en entrevue avec Métro.
Il y sera donc pour la toute première fois sur scène, en tant qu’artiste, demain le 29 juillet. «C’est big! Je suis très reconnaissant. On dirait que c’est même pas vrai», lance-t-il d’emblée.
Avec sa coupe au bol, ses lunettes rondes et son air sympathique de «post adolescent», Fredz n’est pas l’image type qu’on se fait d’un rappeur. D’autant plus que la «déception amoureuse» constitue son thème de prédilection pour ses chansons.
«Je m’inspire de ma vie, mais aussi de la vie des autres, de celle de mes amis», souligne celui qui tire ses influences musicales, notamment, de Koriass, Karim Ouellet et Daniel Bélanger, mais aussi d’artistes français comme Nekfeu et Orelsan.
S’il a déjà fait deux tournées en France et en Belgique, le jeune homme commence à séduire les foules de la Belle Province.
Débuts sur Internet
Comme beaucoup d’artistes de sa génération, Fredz s’est d’abord fait connaître sur les réseaux sociaux. Dès septembre 2019, il publie sur son compte Instagram de courtes vidéos de lui qui rappe, des capsules d’une minute qu’il appelle ses «freestyles».
Le flow et la plume de Fredz attirent rapidement l’attention du chanteur et producteur K. Maro. L’interprète de Femme Like U lui propose de signer un contrat avec sa maison de disques, E47 Records.
«Je ne connaissais pas K. Maro et je ne savais pas qu’il avait un label, mais c’est comme ça que ç’a commencé», mentionne le rappeur.
En septembre 2020, Fredz fait paraître son premier album, Personne ne touche le ciel, un titre évoquant sa lucidité en tant que jeune artiste.
«Au début, j’avais peu d’ambition, dans la mesure où je savais que [la musique], c’était un milieu compliqué et que se faire une place, c’était très difficile», explique-t-il.
Comme le dit l’adage, «les sceptiques seront confondus» et Fredz fut le premier à l’être, car son public n’a cessé de grandir depuis la sortie de son deuxième album, Astronaute, paru en mars 2022.
«Il s’est passé quelque chose, j’ai touché un public plus large et ça m’a donné de l’ambition pour la suite», poursuit-il.
S’il estime avoir «dix fois plus» de fans en France et en Belgique qu’au Québec, cela pourrait bien changer cet été, puisqu’il a à son agenda, notamment, les Francos de Montréal, le Festival d’été de Québec (FEQ) et Osheaga.
Décrocher la lune dans sa chambre
Avec Astronaute, Fredz est sur une excellente lancée et sa carrière pourrait bien décoller à la vitesse de la lumière.
Ce dernier album, à l’instar des précédents, il l’a entièrement enregistré dans le confort de sa chambre, chez ses parents, à Longueuil. C’est aussi l’endroit où il écrit et «pose» ses paroles sur les instrumentaux qui lui sont envoyés par son équipe basée en France.
Pour le moment, Fredz dit préférer créer chez lui, seul, plutôt qu’en studio. «C’est le confort!», s’exclame-t-il quand on lui demande pourquoi. Mais le jeune rappeur sait qu’éventuellement, il devra «step up son game» [sortir le grand jeu] et se résoudre à enregistrer un album entier en studio.
D’ailleurs, l’artiste travaille déjà sur un prochain projet pour 2023, en plus de préparer une nouvelle tournée de concerts en France et en Belgique, dans des salles de spectacle encore plus grandes qu’auparavant.
Et les affaires vont tellement bien pour Fredz qu’il n’est même pas certain de retourner à l’université cet automne. «Mais je suis inscrit», s’exclame celui qui entamerait sa deuxième année d’études en Stratégies de production culturelle et médiatique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
À long terme, Fredz rêve même de mettre sur pied sa propre maison de disques et de gérer à son tour des artistes de l’industrie.