Le logement abordable comme solution à l’inflation
Dans un contexte où l’inflation cause beaucoup de maux de tête, l’accessibilité à des logements abordables apparaît comme une solution soulageant les effets délétères de l’augmentation des prix.
Le 28 septembre, la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM) annonçait l’acquisition de deux bâtiments dans le but d’offrir des logements abordables aux populations des arrondissements de Rosemont–La Petite-Patrie et de Montréal-Nord.
Ces immeubles regroupent respectivement 37 et 42 logements, dont huit 5 ½ et 36 4 ½ pouvant accueillir des familles, augmentant ainsi à 4847 le nombre de logements résidentiels abordables détenus par la SHDM sur l’ensemble de l’île de Montréal.
Le logement, un droit fondamental
Le logement est un droit fondamental, et avec un logement, on peut mieux s’insérer socialement. Dans un contexte d’inflation où il est plus difficile de se loger, notre organisme a ainsi permis à des gens en situation précaire de ces deux quartiers d’avoir une paix d’esprit.
Nancy Shoiry, directrice générale de la Société d’habitation et de développement de Montréal
Mme Shoiry décrit d’ailleurs le logement abordable comme une des clés pour soulager les effets de l’inflation. «Le logement abordable détenu par les organismes publics est clairement une solution pour éviter l’augmentation des loyers. Quand c’est détenu par des coopératives ou des organismes communautaires, c’est certain que ça assure une plus grande stabilité économique pour toutes et tous, notamment pour les populations vulnérables, parce que les loyers n’augmentent pas arbitrairement», affirme la directrice générale.
Investir en périphérie
Pour Nancy Shoiry, les tendances actuelles du marché génèrent des pressions importantes sur les locataires des quartiers centraux, poussant plusieurs à déménager en périphérie, là où se trouvent les loyers moins dispendieux et où la précarité est plus élevée. Il était donc important d’explorer les options dans ces secteurs périphériques de Montréal.
«C’est notre premier bâtiment dans Montréal-Nord et le bâtiment était en très bon état. On a payé plus cher, mais nous sommes fiers parce qu’on a pu assurer le maintien des locataires déjà présents sur place. Dès que les logements se libéreront, nous voulons que ce soit cette même clientèle qui vienne y loger, grâce à l’appui des organismes communautaires avec qui on travaille pour mieux guider cette population vulnérable.»
Nancy Shoiry explique aussi que certains quartiers ne sont pas priorisés par la SHDM en raison de leur important embourgeoisement. Elle cite en exemple Le Plateau-Mont-Royal, où les bâtiments sont plus chers et où la population est davantage nantie et favorisée par l’accès aux services, contrairement à Montréal-Nord et certains secteurs de Rosemont.
Le logement public et le secteur privé
La directrice générale de la SHDM insiste sur l’importance de favoriser l’accès à des logements abordables dans un univers immobilier où le secteur privé est omniprésent et influence les coûts.
«Notre mission est d’offrir du logement abordable. Nos logements ne sont pas subventionnés, c’est-à-dire que nous payons avec les fonds provenant de nos revenus immobiliers pour l’achat des bâtiments, leur rénovation et les taxes immobilières. En fait, nous sommes un OBNL en compétition avec des promoteurs privés du milieu immobilier pour qui l’augmentation des loyers est une pratique courante, contrairement à nous», explique Mme Shoiry quant à la spécificité de son organisation.
La directrice générale ajoute que la réalité immobilière est certes contraignante, mais que l’objectif de la SHDM de pérenniser l’accès à du logement abordable est favorisée par la Ville de Montréal et ses règlements en matière d’habitation.
«Nous voulons que ces propriétés demeurent dans le domaine public, avec une vocation sociale. Grâce au droit de préemption institué cette année par la Ville, il est plus facile d’acquérir des logements et de maintenir les prix des loyers abordables parce que le droit de préemption vient atténuer les effets de la compétition immobilière», souligne Nancy Shoiry, en qualifiant la SHDM de «bras droit de la Ville» en matière de logement abordable.