50 personnalités demandent un REM de l’Est relié au centre-ville
Alors que l’incertitude continue de planer au sujet du développement de l’aile est du projet du REM, 50 personnalités issues des milieux économiques, sociaux, culturels et environnementaux demandent à ce que l’est de Montréal soit relié au centre-ville «dans un avenir rapproché».
«Le futur REM de l’Est doit aller rejoindre le centre-ville en souterrain à partir de la station L’Assomption en venant ainsi se connecter à la Gare Centrale et au REM de l’Ouest», demandent les 50 signataires d’une lettre ouverte publiée ce matin. Ils qualifient d’«occasion ratée» et de «stratégie de rabattement» un REM qui ne relierait pas l’Est au centre-ville.
Devant la crise du logement et les bouleversements environnementaux, qui poussent de plus en plus de citoyens à se reculer vers l’est, il faut assurer des options de transport en commun reliant l’Est au reste de l’île, plaident-ils. Le tracé actuellement proposé ne serait «pas à la hauteur des besoins de l’est de Montréal».
Les signataires affirment se trouver «dans les limbes» depuis que le projet a été repris des mains de CDPQ Infra pour se retrouver entre celles des autorités régionales et provinciales de transport en commun.
Un plan concret du REM de l’Est devra attendre 2026, annonçait la ministre responsable du transport, Geneviève Guilbault, dans les dernières semaines. Selon les signataires de la lettre ouverte, un écart de 10 ans entre le développement du projet de l’Ouest et du projet de l’Est viendrait «à la fois exacerber les iniquités existantes sur le plan socio-économique et miner les chances d’un redéveloppement dans l’est de l’île de Montréal».
Avec le REM de l’Ouest, ce sont les quartiers riches […] qui bénéficieront d’un système de transport en commun
Les 50 signataires de la lettre ouverte «Il y a urgence d’agir : un REM pour l’est de l’île de Montréal sans lien vers le centre-ville, c’est une occasion ratée.»
efficace et qui auront ainsi accès directement ou presque au cœur du réseau, aux universités montréalaises, à l’aéroport, à la Gare Centrale et à des correspondances avec les lignes orange, verte, jaune et bleue.
La connexion proposée reliant directement Pointe-aux-Trembles et Rivière-des-Prairies ne viendrait pas répondre à la «situation d’enclavement», croient les 50 signataires. Ils avancent également qu’avec les projets de développement prévus pour l’Est, la ligne verte sera saturée d’ici 10 ans sans un REM reliant la région au centre-ville.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, assure que la ministre des Transports est ouverte à ce que le REM se rende jusqu’au centre-ville. Selon elle, relier l’Est directement au centre-ville est important et «envisageable».
«Ce qu’on voulait, c’est rapidement relier l’Est au centre-ville via la ligne verte [qui serait] bonifiée, rappelle Mme Plante. On part [le projet], dans un premier temps, pour aller plus loin dans un deuxième temps.»
Si la Coalition Avenir Québec (CAQ) ne prolonge pas le REM de l’Est directement au centre-ville, elle provoquerait un «enclavement économique» de cette région de la métropole, s’inquiète l’opposition officielle du gouvernement à l’Assemblée nationale, le Parti libéral. Les porte-parole en matière de transports et de mobilité durable, Filomena Rotiroti et André A. Morin, critiquent le parti au pouvoir pour ce qu’ils qualifient d’«improvisation chronique» et d’«incapacité à livrer des projets».
La lettre ouverte en question est née de l’initiative de la Société de développement Angus, de Vivre en ville et de l’Alliance pour l’est de Montréal.