Soutenez

Se lancer en affaires… avec un ami?

Photo: Métro

Vous avez eu une belle idée d’entreprise avec un copain, autour d’une bière, et vous avez tous les deux envie de passer du concept à la réalité. Mais est-ce nécessairement une bonne chose de se lancer en affaires avec un ami?

La mythologie entrepreneuriale regorge d’exemples d’amis ayant créé des compagnies à succès. Pensons à Larry Page et Sergey Brin, ces deux copains d’université qui ont fondé Google. Ou a Steve Jobs et Steve Wozniak avec Apple. Ou à Ben Cohen et Jerry Greenfield, ces deux amis d’enfance derrière la crème glacée Ben & Jerry’s. Ou à William S. Harley et son ami Arthur Davidson, dont les noms ornent les montures les plus célèbres du monde: les motos Harley-Davidson.

Ces amis en affaires ont fait fortune. Or, on parle moins souvent de toutes ces aventures entrepreneuriales qui, en plus de ne connaître aucun succès, ont brisé des amitiés. À jamais.

Statistiquement parlant, le taux de succès des nouvelles entreprises est faible. Des entreprises canadiennes fondées en 2002, le quart étaient disparues un an plus tard, selon une récente analyse de Statistique Canada. Pire: parmi les survivantes… seulement 27% existaient encore après sept ans.

Maintenant, à savoir si le fait de fonder une entreprise avec un ami augmente ses chances de survie, la preuve n’est pas faite. Par contre, on peut relever quelques avantages des duos (ou trios) d’entrepreneurs.

Les avantages de lancer une entreprise à deux:

  1. Un risque partagé
    Le fait d’être plusieurs à investir temps et argent dans le démarrage d’une entreprise distribue sur plusieurs épaules le risque associé au projet.
  2. Accès à plus de ressources
    Des amis aux compétences complémentaires risquent d’avoir plus de succès en affaires. Pour Apple, Steve Wozniak était l’as de l’informatique, et Steve Jobs, le visionnaire. Ensemble, ils avaient un rêve… et les moyens de le concrétiser. Pas sûr que Steve Jobs aurait pu y arriver en solo!
  3. Un meilleur réseau
    Les premiers clients d’une nouvelle entreprise sont très souvent issus des réseaux immédiats des fondateurs: famille, amis, anciens employeurs, etc. Deux amis ont potentiellement accès à un réseau plus étendu.
  4. Un soutien moral
    Se lancer en affaires peut très souvent ressembler à une traversée du désert… le genre de périple qu’il vaut mieux faire à deux. Deux amis sauront se motiver, se pousser à se dépasser et se soutenir lors des moments de découragement.

L’autre côté de la médaille: la fin de l’amitié

Il existe aussi quelques périls à lancer sa petite entreprise entre amis… En fait, un seul.

Même si l’aventure ne se termine pas devant des avocats, comme ce fut le cas avec Mark Zuckerberg (Facebook) et son ami d’université Eduardo Saverin, il est presque certain que «l’amitié» que vous aviez prendra une autre forme. Vous serez partenaires ou actionnaires. Vous aurez des responsabilités communes auprès de vos créanciers, de vos clients, de vos employés. Vous aurez à prendre ensemble des centaines de décisions pour le bien de votre entreprise, et il est quasi impossible que vous vous accordiez parfaitement sur chacune d’entre elles.

L’association entre amis peut être fructueuse, mais ces deux amis devront accepter de mettre leur amitié en veilleuse lorsqu’il est question de parler «business». Ils devront avoir des expertises complémentaires, se faire confiance, accepter les erreurs de l’autre, partager la même culture au travail et la même vision.

C’est beaucoup de choses à demander à deux personnes, et c’est peut-être la raison pour laquelle il faut longuement mûrir la décision de se lancer en affaires avec un ami… même si votre idée autour d’une bière semblait excellente au départ!

Articles récents du même sujet

/** N3 */

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.