Canadien a-t-il encore sa place?
On a beau être des partisans finis de Canadien, ce qui se passe au Bloc québécois en ce moment nous fait réfléchir.
Tellement qu’à l’instar du député bloquiste Jean-François Fortin, qui a démissionné cette semaine, on pense que le temps est venu qu’un joueur de quatrième trio de Canadien claque la porte et déclare que l’équipe de Canadien à laquelle il a cru, à laquelle les fans ont cru, n’existe plus. Car oui, la crédibilité de la formation établie par Scotty Bowman et Jean Perron (mettons) s’est effilochée comme du porc dans la cocotte du temps.
Cela est un fait: les journalistes politiques – et Richard Martineau – posent souvent la question de la pertinence du Bloc québécois à Ottawa après toutes ces années. Qu’attendent les journalistes sportifs – et Yvon Pedneault – pour faire le même exercice avec Canadien et soulever la question de la pertinence de sa présence sur l’échiquier du hockey national de la grosse ligne après 20 ans sans Stanley?
S’inspirer du RIN et quitter Canadien un à un
Comme le Bloc québécois, Canadien évolue dans une ligne au sein de laquelle il ne peut gagner. Canadien doit-il rester là, à jouer année après année, à compter des buts pour le simple plaisir de compter des buts, sans jamais courir la chance pour vrai d’attraper à nouveau le feu sauvage de l’amour de la victoire en buvant collectivement dans la coupe? Cela n’a pas d’allure, monsieur le président (à lire à voix haute avec la voix de Gilles Duceppe).
Les joueurs de Canadien pourraient faire comme JeanFrançois Fortin: quitter Canadien, former une équipe indépendante et s’inscrire dans une ligne le jeudi aux 4 Glaces de Brossard. Y’a des monsieurs bedonnants qui trouveraient toutefois que le puck bouge vite tout d’un coup.
Ils pourraient aussi inaugurer l’ère de contraction de la ligne en quittant un à un Canadien, à l’image des militants du RIN en 1968, pour intégrer des clubs aspirant aux grands honneurs. Avec un peu de chance, le processus gagnerait en popularité et le nombre d’équipes s’en trouverait réduit à six, relevant le niveau de jeu et redonnant du coup un sens à l’expression «c’était bien mieux dans le temps des six équipes», homologuée par le journaliste sportif Jean Dion.
Cela dit, on risque de ne plus être d’accord avec nous-mêmes si le camp des recrues de Canadien est excitant. Il commence quand, au fait, le camp des recrues? (NDLR: Bientôt.)
OK, oubliez ce qu’on vient de vous dire.