Le leadership
«Faire passer un message et une méthode qui portent un véritable projet de vie, et dont la réalisation nécessite autant d’engagement, ne peut aboutir que si l’osmose entre le coach et les athlètes est absolue.»
Cette citation lourde de sens est tirée du livre Le mental des coachs, d’Hubert Ripoll, et véhicule deux concepts-clés qui sont, selon moi, au cœur des maux qui ont marqué la dernière saison de l’Impact: «projet» et «osmose».
Au cours du bilan 2014, tenu lundi au stade Saputo, un sujet est constamment revenu sur la table: le leadership (ou plutôt son absence au sein du groupe). Un vide principalement causé par les départs d’Alessandro Nesta et de Davy Arnaud, selon plusieurs joueurs interrogés.
Bien que cette théorie ne soit pas complètement erronée et qu’on l’ait expliquée de long en large durant la conférence de presse, je la trouve simpliste et dangereuse.
«Simpliste» principalement parce que le leadership se manifeste sous de multiples formes. Lorsqu’un vestiaire compte des éléments tels que Marco Di Vaio, Patrice Bernier, Matteo Ferrari et Hassoun Camara, pour ne nommer que ceux-là, il est difficile de justifier une carence en ce sens. «Dangereuse», parce que si on s’en tient à cette version, le staff technique du club n’a aucune responsabilité à ce chapitre, ce qui est une totale aberration, vous en conviendrez.
Bien sûr, Frank Klopas a la bénédiction de la direction pour entamer la saison prochaine à son poste, il est donc tout à fait normal que les joueurs interrogés se soient limités à l’autocritique à ce sujet.
Il est cependant clair que l’Américain n’a jamais su rallier les troupes à sa cause (j’utiliserais bien «projet» s’il y avait la moindre évidence qu’il en existe réellement un).
Tout au long de la saison, défaite après défaite, nous avons eu droit à la même complaisance de la part de Klopas. À l’entendre, on aurait pu jurer que son Impact a été un exemple à suivre en termes de travail et de préparation cette saison… Il est là, le fameux manque de leadership, humain et tactique, de l’Impact de Montréal, et nulle part ailleurs.
Un pas en avant
Sur le plan institutionnel, l’Impact fera un énorme pas en avant l’an prochain, avec l’ouverture de son centre d’entraînement et l’arrivée de son équipe ‘B’ en USL Pro. Sans parler des possibilités qui s’ouvrent à la suite du rachat du Bologne FC par le groupe d’investisseurs dont fait partie Joey Saputo.
- Des fondations essentielles à la construction d’un club d’envergure internationale, mais qui resteront des coups d’épée dans l’eau si on ne se dote pas rapidement d’une réelle identité sportive, d’une âme footballistique. Une tâche à laquelle on a failli depuis l’entrée du club en MLS et qui passe avant tout par le premier leader. L’entraîneur.