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Guy Giard, clown humanitaire

Avec sa veste à gros carreaux, sa casquette, sa cravate et son nez d’un rouge éclatant, sans oublier son large sourire, Guy Giard est fin prêt. L’artiste de Saint-Henri fera partie de l’équipe du célèbre docteur Patch Adams qui se rendra au Guatemala, du 1er au 8 mars, pour une mission humanitaire placée sous le signe de l’humour.

Artiste en arts visuels, musicien, chanteur, conférencier, éducateur pendant une quinzaine d’années au Musée des beaux-arts de Montréal, le voilà clown humanitaire. Guy Giard fait du rire son nouvel outil d’intervention.

Il s’intéresse depuis plusieurs années à la démarche de Patch Adams. Intéressé au point où il a un jour pris la plume pour lui écrire. «Si on écrit, il répond», souligne Guy Giard. Une correspondance s’est établie.

Il ne cache pas son admiration pour ce médecin-clown qui organise chaque année des missions dans différents pays. L’activiste prône l’utilisation du rire en milieu médical. Il mise sur le rire, l’amour et la compassion pour soulager la misère. «Je l’appelle le Ghandi du rire», confie Guy Giard.

Quand on évoque la rencontre à venir, un mot lui vient aux lèvres: «intimidant». Mais en même temps, sa correspondance lui a fait découvrir «quelqu’un d’humain, de simple». «Je suis enthousiaste, dit-il. Je vais rencontrer quelqu’un qui a dédié toute sa vie à ce qu’il fait.»

Équipe internationale

Le Québécois fera partie d’une équipe internationale d’une quinzaine de bénévoles qui visiteront hôpitaux, écoles et résidences pour personnes âgées.

«J’avais ça derrière la tête. C’est quelque chose de profond en moi», explique celui qui a enrichi ses connaissances dans le domaine en étudiant, entre autres, le «yoga du rire».

Le travail se fera en collaboration avec des intervenants locaux. Le groupe sera particulièrement actif dans la capitale, Guatemala City. Les bénévoles se rendront dans un quartier bordant l’immense dépotoir de la ville où vivent des milliers de familles. «Des gens laissés pour compte», note Guy Giard; une communauté composée à 50% d’enfants, précise-t-il.

Un mandat ambitieux, donc. Mais les vertus du rire, Guy Giard y croit. «Le rire est aussi naturel qu’éternuer ou bailler», dit-il, rappelant que ça déclenche dans le cerveau des hormones aux propriétés bienfaisantes.

«Le rire, c’est la meilleure façon de communiquer», dit-il. «C’est quelque chose de fondamentalement humain.»

«Comme clown, tu vas vers les gens. Tu donnes le pouvoir aux autres. Ils se sentent estimés, importants. Tu fais quelque chose pour eux», explique Guy Giard. «Un clown, c’est quelqu’un de sympathique, de rigolo qui donne de la valeur.»

«Quand tu es vidé, que tu n’as plus de ressources, que tu n’es plus capable de penser clairement, un clown ça te sort de toi-même, poursuit-il. Ça te donne de l’énergie. Il y a quelqu’un qui pense à toi. Ça redonne espoir.»

Et le gros nez rouge, ça facilite la prise de contact. «Le nez, c’est comme un badge, constate Guy Giard. Tu es identifié. Les personnes baissent leur garde. Elles se laissent prendre au jeu. Il y a des barrières qui tombent.»

Et on parle ici de rire à l’état pur, de l’action physique. Car les clowns ne débarqueront pas au Guatemala avec un recueil de bonnes blagues. Et ils n’ont pas l’intention de se livrer à des combats de tartes à la crème. Guy Giard parle en effet «du rire sans raison». Il y un énorme fossé entre humour et rire. «Le rire, c’est culturel», souligne-t-il. Ce qui fera rigoler un Québécois n’amusera pas nécessairement un Guatémaltèque. Dans ce cas-ci, le rire s’avère une affaire de «gymnastique, de technique».

«Il s’agira d’intervention un à un», précise notre homme. «Ce ne sont pas des spectacles qui seront présentés.»

«Depuis que je pratique le rire, je ris de plus en plus facilement», avoue Guy Giard. «Le rire, plus tu le pratiques, plus tu le laisses monter en toi, plus c’est facile.»

«Le rire, ça transforme les vies», lance avec conviction notre clown humanitaire.

Guy Giard mène une collecte de fonds (www.guygiard.com) pour financer son voyage. En retour de leur contribution, les donateurs pourront notamment recevoir un exemplaire de son livre à paraître, Comment le rire transforme les vies, qui inclura un chapitre sur son expérience au Guatemala.

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