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Lutte contre l'agrile du frêne: un piège à l'essai pour ralentir l'hémorragie

Quasiment trois ans jour pour jour après sa découverte à Montréal, l’agrile du frêne continue de faire des ravages. Pour tenter de ralentir sa progression, de nouveaux traitements de lutte biologique sont expérimentés, en ce moment, dans la métropole.

Une équipe de chercheurs de Ressources naturelles Canada a installé, il y a quelques semaines, des pièges au Jardin botanique; une première en Amérique du Nord.

« Il s’agit d’un piège à insecte – type piège Lindgren – que l’on a légèrement modifié, explique Robert Lavallée, chercheur, à Ressources naturelles Canada. De couleur verte, il est constitué de plusieurs entonnoirs glissants qui conduisent à une pochette d’orge où pousse un champignon. Une fois ingéré par l’agrile, ce champignon se développe dans son corps et le tue en cinq jours. »

Ce système est accroché tout en haut de l’arbre, là où l’insecte attaque le frêne. À côté, on trouve un autre piège, collant, installé pour attraper l’agrile et vérifier les effets du champignon.

« Ici, on travaille en laboratoire à ciel ouvert. On implante ce champignon, mais on ne sait pas encore ce que cela va donner. Mais on utilise tous les outils que l’on a sous la main, car le mal est tellement présent. C’est David contre Goliath en ce moment », déplore M. Lavallée, qui travaille en collaboration avec le Centre INRS-Institut Armand Frapier.

Un autre espoir

En plus du champignon, une guêpe nommée Tetrastichus planipennis, de taille microscopique, pourrait devenir la meilleure alliée des frênes.

« Elle vient d’Asie et a été importée comme nouvel agent de lutte biologique, spécifique à l’agrile. Elle peut pondre une quarantaine d’œufs directement dans les larves de l’insecte. Une fois éclos, ils dévorent leur hôte et provoquent leur mort », explique M. Lavallée.

Inoffensive pour l’humain, les effets de cette guêpe ont déjà été testés aux États-Unis, en Ontario et à Gatineau, mais son implantation est très réglementée et de nombreux paramètres sont à prendre en compte avant de la voir arriver à Montréal.

Vacciner les frênes

En attendant, la Ville de Montréal a décidé de renforcer ses traitements préventifs avec le biopesticide TreeAzin. Une sorte de vaccin qui sera injecté à 9000 frênes, cet été, à Montréal, pour les protéger

Les mois de juin, juillet et août sont des moments cruciaux puisqu’il s’agit de la période de reproduction de l’agrile.

Ce biopesticide est injecté par seringue à la base de l’arbre et aurait une efficacité de deux ans.

Montréal ne prévoit pas abattre de nouveaux frênes en 2014 que ceux déjà identifiés. La prochaine campagne de dépistage se déroulera cet automne et touchera près de 3500 frênes.

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