Commémoration du 25e de Polytechnique
Les cérémonies entourant les 25 ans de la tragédie de Polytechnique, où 14 jeunes femmes ont succombées aux balles d’un tueur, ont eu lieu samedi. Près de 500 sympathisants ont rendu hommage aux victimes près des lieux du drame.
C’est avec beaucoup d’émotion que Sylvie Haviernick, sœur de Maud, l’une des étudiantes assassinées, a prononcé quelques mots devant une foule silencieuse près de l’entrée du cimetière Côte-des-Neiges.
Adieu au sexisme
Les rapports hommes-femmes «jadis tabou, sont aujourd’hui à l’ordre du jour», souligne la sœur de la défunte. Sylvie Haviernick rappelle comment les médias évitaient, à l’époque, de traiter l’évènement comme une attaque visant les femmes.
Pour sa part, la présidente de la Fédération des femmes du Québec, Alexa Conradi, déplore les actes haineux et sexistes de certains hommes.
«Les actes de Marc Lépine furent un crime politique contre les femmes et les féministes et c’est la première fois en 25 ans qu’on est prêt à l’admettre».
De tels gestes politiques découlent du rapport de pouvoirs entre hommes et femmes, explique-t-elle. Des gestes causés par «la colère et l’indignation des hommes qui sentent qu’ils perdent leurs privilèges dans une société qui change», pense Mme Conradi. Un geste politique qui se reflète dans les crimes occasionnés auprès des femmes autochtones assassinées ou dans le fait de blâmer les femmes pour avoir été agressées sexuellement, relate-t-elle.
Lors de la soirée, des politiciens, des parents des victimes et des survivants du drame ont pris la parole au chalet du Mont-Royal. Tous ont souligné que le sexisme n’a plus sa place dans la société.
Survivante du drame, Nathalie Provost repart en paix «Enfin, on en parle et on regarde tous ensemble dans la même direction. Ce fut une belle soirée en hommage aux victimes».
Plus tard en soirée, 14 faisceaux de lumières blanches sur les abords du balcon du chalet du Mont-Royal, se sont dressés dans le ciel en hommage aux 14 étudiantes de Polytechnique.