Crise d’assurances à prévoir à L’Île-des-Sœurs?
Les trop nombreuses réclamations de dommages des syndicats de condos poussent l’industrie de l’assurance à augmenter ses tarifs, une situation qui pourrait faire particulièrement mal à L’Île-des-Sœurs.
Bien qu’il n’existe pas de statistiques précises sur le nombre de sinistres ou l’augmentation des tarifs, la situation est devenue tellement grave que certaines compagnies refusent de couvrir des syndicats de condos. Avec une forte concentration de condos à l’île, plusieurs syndicats pourraient faire face à des problèmes.
Cas AVIVA
Le groupe d’assurance AVIVA a récemment annoncé qu’elle se retirait totalement du marché des syndicats de copropriétés à partir du mois d’avril. «Il y a des syndicats à L’Île-des-Sœurs qui recevront bientôt des avis d’AVIVA: ils devront trouver un nouvel assureur», affirme Me Yves Joli-Cœur, du Regroupement des gestionnaires des syndicats de copropriétés.
Selon le Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ), ce sont les trop nombreuses réclamations – la majorité des dégâts d’eau – qui expliquent que les compagnies n’hésitent plus à refuser de couvrir certains dommages.
Le président du RCCAQ, Vincent Gaudreau, ne cache pas que la hausse des réclamations affecte le dossier des syndicats des copropriétés.
«J’ai déjà vu le cas d’un dégât d’eau, causé par une laveuse, qui a coûté plus de 350 000$ dans une tour de condos, raconte-t-il. Le tuyau, mal posé, s’est mis à couler. L’eau a coulé du 14e étage, et a coulé jusqu’en bas. Des réclamations aussi onéreuses affectent les primes et la couverture.»
Assurances obligatoires
La loi oblige les syndicats de copropriétés à assurer l’immeuble. Toutefois, plusieurs assureurs refusent désormais de prendre de nouveaux risques – ils n’assurent plus de nouveaux syndicats de copropriétés. D’autres augmentent les primes d’assurance et le montant des franchises de façon drastique.
Pierre Babinsky, porte-parole du Bureau d’assurance du Canada (BAC) explique qu’«au BAC, nous n’avons aucune indication qu’un syndicat a été incapable de s’assurer, mais dans certains cas, certains syndicats peuvent se voir refuser certaines couvertures, comme les dégâts d’eau ou refoulements d’égouts».
Les dégâts d’eau étant dispendieux, les syndicats de copropriétés doivent avoir un fonds de prévoyance qui puisse couvrir le coût des dommages, le cas échéant. Sinon, c’est l’ensemble des propriétaires qui devront ramasser la facture, selon le président du Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ), Vincent Gaudreau.
Responsabiliser les syndicats de copropriétés
Il invite les copropriétaires et acheteurs à bien s’informer et à poser les gestes nécessaires à la prévention de ces dommages.
«Si le syndicat n’est plus assurable, ça affecte la valeur de la copropriété lors de la vente. Si la valeur des condos est affectée, ça devient un problème à L’Île-des-Sœurs, car on compte une importante concentration de copropriétés.»
Dans beaucoup de cas de dommages causés par des dégâts d’eau, M. Babinsky souligne que la majorité des sinistres auraient pu être prévenus par un entretien préventif adéquat.
À vérifier lors de l’achat
Le président du RCCAQ ajoute qu’il est important, lors de l’achat d’une copropriété, de poser des questions sur le syndicat de copropriété.
«On peut demander l’historique des réclamations, s’informer directement aux membres du conseil d’administration du syndicat sur les problèmes de l’immeuble, etc. Aussi, on peut s’enquérir sur les mesures déjà en place, sur l’entretien de l’immeuble.»
Il conseille également aux acheteurs de se renseigner sur la présence d’un concierge, sur sa disponibilité et ses compétences. «Par exemple, sait-il où et comment fermer l’eau en cas de dégât d’eau?»