Les bus électriques feront bondir les coûts d’exploitation de la STM
L’électrification des bus de la Société de transport de Montréal (STM) fera gonfler ses coûts d’exploitation. «On ne voit pas comment ça nous coûterait moins cher, a déclaré lundi le directeur exécutif des services techniques de la STM, François Chamberland, au congrès des transports de l’Association québécoise des transports. Même si on nous donnait l’électricité, ça va coûter plus cher.»
«[L’électrification des bus] n’est pas un choix économique pour les sociétés de transport, mais c’est une belle solution de développement durable, a nuancé le directeur exécutif de la STM. Il va falloir aider les sociétés de transport. L’électricité était présentée comme si elle allait régler les problèmes des sociétés de transport. Ce n’est pas tout à fait cela.»
La STM s’est donné comme objectif d’acheter uniquement des bus électriques d’ici 2025. La technologie devra toutefois être en mesure de répondre à ses besoins.
Devant les congressistes, M. Chamberland a comparé les différents bus électriques à un bus hybride de la STM, qui roule jusqu’à 500 km sans passer par le garage et dont le temps de ravitaillement est d’environ 5 minutes.
Par exemple, celui dont la période de recharge est longue – de trois à huit heures – présente une autonomie d’au plus 200km. Si la STM décide de miser uniquement sur cette technologie, il faudrait qu’elle ajoute un millier de bus à sa flotte qui en compte près de 1700, cela nécessiterait entre autres l’embauche de chauffeurs et de personnel d’entretien ainsi que la construction de nouveaux garages.
Le bus électrique, qui est doté de batteries rechargées fréquemment au cours de son trajet, obligerait de son côté la STM à installer près de 300 bornes de recharge sur son territoire alors que le trolleybus, dont la technologie est éprouvée, la contraindrait à mettre en place des caténaires et des fils, ce qui augmenterait ses coûts d’exploitation, notamment pour en ce qui a trait des frais d’entretien.
Pour la STM, la solution optimale d’électrification des transports publics réside dans la création d’une flotte hétérogène, dans laquelle il y aurait des bus à recharge rapide et à recharge longue, ainsi que des trolleybus. «Mais avant, il faut faire des projet de démonstration [de bus électriques] pour montrer où c’est payant d’en avoir», a dit François Chamberland, précisant qu’il manque beaucoup de données sur le rendement des bus électriques.
La STM est présentement en discussion avec le Groupe Volvo pour tester un bus électrique, dont les batteries se rechargent en bout de ligne, dans le cadre du projet Cité Mobilité. Elle a mis à l’épreuve un bus de l’entreprise chinoise Build Your Dream (BYD) l’an dernier.