Soutenez

Saint-Denis: le logeur des terroristes déjà condamné pour coups mortels

Jawad Photo: Métro France

Jawad B est actuellement en garde à vue. Aux médias, il s’est présenté comme celui qui a simplement mis à disposition l’appartement où étaient retranchés mercredi matin des terroristes. Mais en remontant son passé, on découvre que ce jeune homme a déjà un casier judiciaire bien chargé: notamment une condamnation pour « coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

Les enquêteurs, qui l’ont placé en garde à vue, cherchent désormais à savoir quelle pourrait être son implication dans ces attentats. Mercredi matin, Jawad B. a eu le temps de s’exprimer devant les caméras de BFM TV, avant d’être embarqué par les forces de l’ordre. Là, le jeune homme, logeur de l’appartement où séjournaient les terroristes à Saint-Denis, a assuré n’être au courant de rien. « On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service, je n’étais pas au courant que c’était des terroristes », a-t-il affirmé, sans préciser qui était ce fameux « on ».

Rapidement, des témoignages ont émergé, certains de ses proches assurant que Jawad est en effet un homme « tranquille », banal « fumeur de shit » du quartier. Avant que BFM ne révèle qu’il a par le passé été condamné à huit ans de prison pour « meurtre ». Chez Metronews, nous avons essayé d’en savoir plus. Nous sommes alors tombés sur deux articles de presse datant de 2008 rapportant le procès pour meurtre d’un certain Jawad, comparaissant aux assises de Bobigny pour avoir mortellement poignardé son « meilleur ami ».

Nous avons réussi à contacter la mère de cette victime, David. Cette dernière nous a confié que le Jawad B. interpellé ce matin ressemblait effectivement « beaucoup » au tueur de son fils, dont elle ignorait – au passage – la libération. Même indication du côté de l’avocat de cette femme : interrogé par Metronews, il a confirmé qu’il pourrait s’agir du même Jawad, qui, au moment de son procès, avait déjà cette apparence, et portait déjà des lunettes. De son côté, maître Charles Morel, qui a défendu Jawad B., est catégorique : « c’est bien lui. Il a été condamné pour coups mortels. Quand on a défendu quelqu’un aux assises, on ne l’oublie pas. A l’époque, il n’y avait dans son dossier aucun lien avec les milieux djihadistes. » Il nous précise que Jawad a été condamné pour « coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

Les articles du Parisien et du Journal de Seine Saint Denis, écrits en 2008, nous en apprennent un peu plus sur cette histoire, qui s’est déroulée le 26 décembre 2006 à Saint-Denis. Ce jour-là, Jawad B. a poignardé son meilleur ami, David, à la sortie d’une épicerie du quartier, pour une histoire de téléphone portable disparu. L’avocat général avait alors mis l’accent sur « sa dangerosité » et les proches de la victime avaient fait part de leur crainte qu’il ne « recommence ». Les faits avaient eu lieu rue du Corbillon. Cette même rue où s’est déroulé ce mercredi matin l’assaut des forces de police pour interpeller les terroristes.

Articles récents du même sujet

/** N3 */

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.