Justus Alexandre Agbo, #2 au Canada!
Justus Alexandre Agbo domine les courts de tennis cette année, même s’il ne pratique son sport de façon compétitive que depuis moins de quatre ans. Classé deuxième au Canada dans sa catégorie, le jeune Verdunois de 13 ans est également le dixième meilleur joueur au Québec chez les 15-16 ans à la suite d’un parcours atypique.
À le voir évoluer, on comprend vite comment Justus peut dominer ses adversaires. Malgré son jeune âge, il frôle déjà les six pieds et possède une carrure imposante.
«Il est très grand pour son âge, mais possède également de très bonne mains ainsi qu’un excellent sens du jeu», affirme son entraîneur, Alex Shields.
Justus explique ses succès sur le terrain différemment.
Je suis quelqu’un qui se bat et qui n’abandonne jamais. Contrairement au hockey ou au soccer, il n’y a pas de cadran, peu importe le pointage, tu es dans la partie tant que tu y crois. C’est ce que j’essaie toujours de faire.»
Depuis le début de la saison, il a remporté les deux premières étapes du Championnat québécois en octobre et en novembre, lui conférant le premier rang provincial.
Ces victoires le placent en excellente position en vue du championnat canadien des 13-14 ans, qui aura lieu à Vancouver au printemps. Avec son niveau de jeu, il pourrait également se qualifier chez les 16 ans et moins pour le même championnat, qui se tiendra à L’Île-des-Soeurs.
«Ce serait tout un exploit pour lui de représenter son club chez lui. Cela viendrait s’ajouter à de nombreux exploits qu’il a déjà réalisé et ce, en moins de quatre ans de tennis», affirme M. Shields.
Parcours atypique
S’il est aujourd’hui un des plus beaux espoirs au pays, il le doit un peu à sa mère. Lorsqu’il avait environ sept ans, il avait tenté de se joindre au club élite, mais n’avait pas été retenu, sous prétexte qu’il n’avait pas le physique de l’emploi.
«Sa mère est revenue me voir quelques années plus tard, me demandant de lui donner un essai. Il m’a impressionné et j’ai décidé de le prendre comme élève», explique M. Shields.
Mère monoparentale, Alice Afanvi est arrivée du Togo alors que son fils était tout jeune. N’ayant pas les moyens de lui offrir l’accès à un programme sports-études, Julius est limité quant aux heures d’entraînement contrairement à d’autres étudiants athlètes.
Cependant, ses excellents résultats scolaires lui permettent une certaine flexibilité dans ses horaires à la polyvalente Monseigneur-Richard, à Verdun.
«Je peux manquer des cours pour m’entraîner en après-midi. Ils ne le feraient pas si je n’avais pas d’assez bonnes notes. Cela m’aide beaucoup et je sais que je dois continuer d’exceller à l’école pour continuer», raconte Justus.
Futur
Ses performances scolaires jumelées à celles sur le terrain pourraient lui ouvrir bien des portes selon son entraîneur.
Il est bien partie pour récolter une bourse d’étude aux États-Unis. Plusieurs écoles, notamment en Floride, l’ont déjà à l’œil.»
Les universités américaines ne sont pas les seules à avoir remarqué le talent du Verdunois. En 2014, il s’était mérité une bourse de 7000$ de Tennis Canada et Milos Raonic, présentement 14e meilleur joueur au monde.
À 1m98 (6’5 ») et avec un service redoutable, le Canadien est un modèle pour l’adolescent qui espère suivre ses traces. Alex Shields croit qu’il est cependant trop tôt pour penser à ce que pourrait accomplir son protégé dans les rangs supérieurs.
«Vers la fin de l’adolescence, la plupart des joueurs ont terminé leur poussée de croissance et il y a moins d’écart entre eux. C’est vers l’âge de 15-16 ans qu’on peut réellement voir quels joueurs perceront chez les professionnels», soutient-il.
Pour sa part, Justus ne s’est pas encore arrêté sur ce qui pourrait être son plus grand rêve. «J’hésite encore entre remporter Wimbledon ou Roland-Garros, dit-il en riant. J’aimerais également participer à la Coupe Davis et représenter le Canada.»
S’il a encore plusieurs étapes à franchir avant de se rendre chez les professionnels, il peut prouver à tous qu’il est un des plus bels espoirs au Canada.