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Amusez-vous les boys!

Photo: La presse canadienne

Ces jours-ci, il faut être sur une autre planète pour ignorer le raz-de-marée qui engloutit le Canadien de Montréal.

N’était-ce pas ardu de voir l’entraîneur-chef de nos Glorieux, Michel Therrien, implorer les journalistes d’épargner ses joueurs et montrer du doigt les partisans qui huent irrespectueusement le vétéran Andrei Markov?

À elle seule, la conférence de presse de Michel Therrien après la récente défaite contre les méchants Bruins de Boston explique comment le Canadien est pris dans des sables mouvants. Plus il s’agite, plus il s’enfonce.

Cela dit, il n’y a pas de quoi se lamenter. Il ne faut surtout pas perdre de vue une vérité: le hockey est l’apanage de millionnaires sur patins! Un sport pratiqué par des nantis surentraînés qui s’élancent comme des forcenés derrière la rondelle pour compter ou qui se sacrifient en usant de leur corps comme bouclier pour éviter de recevoir un but.

Un joueur de hockey n’est donc pas un laissé pour compte ou un sans-abri! Un hockeyeur de quatrième trio touche un salaire presque quatre fois supérieur à celui du premier ministre du Canada. Quant aux joueurs étoiles, leurs salaires peuvent dépasser quatre fois celui des premiers ministres de l’ensemble des dix provinces du Canada.

Ces millionnaires sur patins sont aussi de plus en plus dirigés par des entraîneurs payés au-dessus de la moyenne des homos sapiens.

Rien que le salaire de Michel Therrien – si on croit les rumeurs qui le situent à deux millions de dollars par an — équivaut presque à ce que gagnent ensemble les premiers ministres des 10 provinces du Canada.

Quant aux partisans, leur virée nocturne en famille au Centre Bell pour voir les matchs peut leur coûter des centaines de dollars entre les billets faramineux, la malbouffe vendue à des prix exorbitants et la bière en fût qui se monnaye comme du vin de qualité! Dans les circonstances, les partisans ont le droit de chialer quand le spectacle offert par leur équipe est pitoyable.

Et pour cause, le hockey au Québec est comme une religion pour les amateurs de la «Sainte-Flanelle». Les lendemains de défaite, les journées ne sont-elles pas ardues, longues et pénibles pour l’amateur moyen du Canadien? Les chicanes ne pognent-elles pas dans les foyers? Et l’esprit de collaboration ne s’évapore-t-il pas dans les bureaux?

À elles seules, les tribunes téléphoniques des émissions sportives à la radio démontrent que quand le Canadien va, tout va. Mais le contraire aussi!

Pourtant, le hockey, comme d’ailleurs tous les autres sports, n’est qu’un jeu. Et dans un jeu, si les joueurs ne s’amusent plus, ils n’auront aucune chance de se faire plaisir et donc, de gagner.

Les joueurs du Canadien ne doivent pas perdre de vue que la vie les a gâtés. Ils ont l’argent, la santé et surtout le plaisir de gagner gracieusement leur vie en jouant.

Amusez-vous les boys!

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