[Photos] Un dernier hommage à Jean Lapierre
Près de 600 personnes, dont plusieurs personnalités politiques et journalistes, ont rendu un dernier hommage empreint d’émotions et de souvenirs samedi, à l’analyste politique Jean Lapierre et à son épouse Nicole Beaulieu, décédés le 29 mars dans un tragique accident d’avion aux Îles-de-la-Madeleine.
Le cortège funèbre a fait son entrée sur les coups de 11h, mené par les enfants du couple, Marie-Anne et Jean-Michel Lapierre, dans un silence solennel.
«Nous sommes fiers d’être tes enfants. Le phare s’est éteint, mais ta lumière nous éclairera toujours. L’amour exceptionnel que nous partagions, il n’y a pas de vent assez fort pour nous l’enlever. Adieu papa», a partagé Marianne Lapierre au début de la cérémonie, les larmes roulant sur ses joues.
Un grand ami, un homme droit, fier, un amoureux de la vie, un conseiller. Les témoignages de reconnaissance et d’amour envers M. Lapierre se sont multipliés à l’entrée de l’église et tout au long de la cérémonie commémorative.
«La route qu’on a fait ensemble, c’était la plus belle de toute ma vie, a confié son ami et collègue de TVA, Paul Larocque. Tu étais un phare pour moi, un homme de lumière. Ton départ laisse un vide dans le cœur de tous les Québécois, parce que tu étais vrai.»
Son fils et son collègue Paul Houde, ont déploré la perte de sa conjointe des 25 dernières années, Nicole Beaulieu, et de l’«amour indéfectible» qui les unissait, de trois autres membres de la famille, et de deux membres de l’équipage, qui ont perdu la vie dans l’écrasement.
Un homme de convictions
Dans les instants précédant la cérémonie, plusieurs personnalités politiques ont afflué sur le parvis de l’église, soulignant la ténacité, l’esprit critique, l’intelligence et les convictions de M. Lapierre, qui leur ont parfois donné du fil à retordre.
«Jean était un homme de sagesse et de passion, a évoqué le premier ministre du Canada, Justin Trudeau. Tout le monde cherchait toujours à connaître son opinion. Ça affectait notre compréhension des perceptions, pas nécessairement celles des médias, mais celles de la population. Il comprenait les gens.»
L’ancien premier ministre libéral Paul Martin, qui avait convaincu Jean Lapierre de faire un retour en politique en 2004, était visiblement ému. «C’était un grand ami et un grand Québécois. Je le consultais plus que plusieurs autres. Il a ouvert les portes de l’Asie, lorsqu’il était ministre des Transports.»
«Il était un grand joueur des médias et de la politique, a affirmé l’ancien premier ministre conservateur Brian Mulroney. Je l’ai connu il y a 33 ans, lorsqu’il était jeune député libéral à la Chambre des communes. Il était vigoureux et fringant, très habile et travaillant. On est devenu des amis. C’était un gars remarquable.»
Célébrer la vie
La messe, célébrée par l’archevêque de Montréal, Christian Lépine, s’est déroulée en toute sobriété, au gré de témoignages poignants et rassembleurs, qui ont fait tour à tour rire et pleurer la foule, à l’image de M. Lapierre.
À la sortie, l’émotion était toujours palpable. Plusieurs dizaines de personnes rassemblées sur les trottoirs aux abords de l’église ont applaudi et saluer à haute voix les disparus.
Jean Lapierre a été député fédéral libéral de la circonscription de Shefford de 1979 à 1990. Il était secrétaire parlementaire dans divers ministères en plus d’être ministre d’État à la Jeunesse, à la Condition physique et aux Sports amateurs.
En 1992, il quitte la politique pour entamer une carrière dans les médias. Il sera par la suite élu député fédéral d’Outremont, de 2004 à 2007, sous le gouvernement de Paul Martin. Il siégera à titre de ministre des Transports.
Enfin, il retourne à son travail de chroniqueur politique au réseau TVA et à la radio 98,5 FM.