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Sécurité renforcée

Dans l'une des plus grandes mosquées de la province, créée en 1954, la communauté musulmane était sous le choc au lendemain de la fusillade de Québec qui a fait six morts. (Johanna Pellus/TC Media) Photo: Johanna Pellus/TC Media

Les portes de la plus ancienne mosquée du Québec, à Saint-Laurent, étaient inhabituellement closes au lendemain de la fusillade survenue à Québec, dimanche soir. Le Centre islamique du Québec (ICQ) du chemin Laval accueillant environ 150 fidèles pour chacune des cinq prières quotidiennes, une présence policière est depuis assurée aux alentours.

«Je n’étais pas inquiète, pas ici, mais depuis hier, je le suis, rapporte Tania Muhana, une musulmane qui fréquente et réside près de la mosquée. Jamais les portes ne sont barrées, c’est ouvert à tous et en tout temps.»

La communauté est sous le choc. «Certaines personnes ont immigré au Canada pour la paix et la sécurité alors qu’elles étaient persécutées dans leur pays d’origine», souligne Danish Muzaffar, l’administrateur de l’ICQ.

Des fleurs et des messages d’espoir ont été déposés à l’intérieur de la mosquée, en soutien aux victimes de la fusillade et leurs familles.

Appel au dialogue

Dans l'une des plus grandes mosquées de la province, créée en 1954, la communauté musulmane était sous le choc au lendemain de la fusillade de Québec qui a fait six morts. (Johanna Pellus/TC Media)
Dans l’une des plus grandes mosquées de la province, créée en 1954, la communauté musulmane était sous le choc au lendemain de la fusillade de Québec qui a fait six morts. (Johanna Pellus/TC Media)

L’imam de l’ICQ a encouragé ses fidèles à rester calmes et unis. «Cette attaque contre un sanctuaire où étaient des personnes innocentes, incluant des enfants, va à l’encontre des valeurs que nous avons en tant que Canadiens. Nous avons pleinement confiance dans les autorités pour porter les criminels devant la justice», déclare Syed Fida Bukhari.

Mahdi Tirkawi, l’imam de la mosquée Al Rawdah, de Cartierville, lance quant à lui un appel au dialogue. «Il faut garder espoir, au lieu de nous replier sur nous-mêmes comme on a tendance à le faire quand nous sommes frappés par ce genre d’événement. Ces situations doivent nous pousser à nous ouvrir et continuer à travailler avec les autres communautés.»

Comme d’autres, il s’est dit profondément choqué en apprenant la nouvelle. «J’ai eu le sentiment que nous étions une communauté religieuse persécutée, comme il y en a tant de par le monde», précise M. Tirkawi.

Mesures
Grâce aux bonnes relations avec la communauté musulmane, des patrouilles policières ont rapidement été déployées devant la mosquée de Saint-Laurent, quelques heures seulement après l’attentat qui a fait six morts, assurant une visibilité toute la nuit.

«Nous souhaitons écouter les besoins de la communauté. Nous allons également aller dans les écoles musulmanes. Nous voulons que les gens se sentent en sécurité», indique le commandant du PDQ 7, Miguël Alston.

Des discussions se sont aussi tenues afin d’établir un plan à plus long terme. «Nous n’avons jamais eu de problèmes, à l’exception d’une fenêtre cassée», note M. Muzaffar.

Hommage

Les drapeaux sont en berne devant la mairie de Saint-Laurent en guise d’appui aux résidents de la capitale nationale. (Collaboration spéciale/Arrondissement de Saint-Laurent)
Les drapeaux sont en berne devant la mairie de Saint-Laurent en guise d’appui aux résidents de la capitale nationale. (Collaboration spéciale/Arrondissement de Saint-Laurent)

Les drapeaux de l’hôtel de ville du boulevard Marcel-Laurin ont été mis en berne. «Nous souhaitons envoyer un message clair et rassurer les gens. Ils connaissent nos valeurs et notre politique. Nous n’attendons pas un événement malheureux pour travailler ensemble», indique le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa.

Il a échangé avec les représentants de l’ICQ ainsi que du Centre islamique Al Andalous, situé sur le boulevard Décarie.

«Ce geste a été posé pour détruire l’harmonie, mais je ne pense pas que les responsables vont réussir. Nous continuerons de bâtir notre communauté et de vivre ensemble», annonce M. DeSousa.

Un soutien sera également offert à toute institution qui aurait des inquiétudes, comme les lieux de culte d’autres confessions ou les écoles.

En collaboration avec Amine Esseghir

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