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Une boutique offre une seconde vie aux vinyles sur Fleury

Photo: Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

Depuis 20 ans Jean-Charles Pradère vend des disques vinyles sur la rue Fleury. À l’ère des services d’écoute en ligne et des supports numériques, sa boutique est une véritable caverne d’Ali Baba du microsillon qui ne cesse d’accueillir des amateurs.

À 52 ans, M. Pradère demeure un passionné de musique. Intarissable sur les artistes et leurs œuvres, tout y passe, rock, pop, jazz, classiques de la chanson québécoise et française. Véritable encyclopédie vivante, il s’est donné pour vocation d’acheter et de vendre de vieux disques.

«En 1997, j’avais mis de côté les vinyles, parce que personne n’en voulait. Je vendais des CD, mais j’accumulais des disques. Ceux qui avaient condamné à mort le microsillon à cette époque me donnent raison aujourd’hui», raconte-t-il.

M. Pardère avait certainement flairé le bon coup. Selon les derniers chiffres publiés par la firme Nielsen – qui analyse les ventes de musiques – on a vendu au Canada en 2017, 804 000 disques, en hausse de 21,8% par rapport à 2016.

Il courait des ventes de succession et les gens qui vidaient leur grenier trouvaient en lui un acheteur suffisamment «fou» pour acquérir leurs vieux disques.

Jean-Charles Pradère se retrouve facilement dans le fatras de vinyles qui encombrent sa boutique et si le disque n’est pas dans les rayons, il doit être forcément dans les stocks. Photo: Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

Sa collection compte aujourd’hui autour de 15 000 titres, essentiellement des 33 tours, mais aussi des 45 tours et des 78 tours, véritables pièces de collection.

«Il y a un public pour le vinyle et il est en croissance, souligne-t-il. Il y a dix ans, il n’y avait plus que les collectionneurs, les audiophiles et les nostalgiques qui en achetaient. Aujourd’hui, j’ai des clients qui sont âgés de 12 à 17 ans.»

Outre les vieux disques, il a maintenant une offre très étoffée de vinyles neufs. «On a pressé des nouveaux disques des anciens artistes, mais il y a aussi de jeunes groupes qui veulent sortir des albums en 33 tours», assure-t-il.

Ce retour en force du vinyle, M. Pradère l’explique par la qualité de l’écoute. «Il y a une rondeur dans le disque que le CD ne rend pas et que les formats numériques comprimés ignorent complètement», observe-t-il.

Il note aussi que l’industrie offre aujourd’hui des tables tournantes – des tournes disque – de qualité, connectées en Bluetooth et en USB. «Le rituel de poser un disque sur la table tournante est un geste que les gens redécouvrent», remarque-t-il.

Par ailleurs, le CD a tout de suite montré ses limites quand il s’agit de mettre en valeur l’artiste à cause de ses dimensions.  «Une pochette de 33 tours, c’est un espace de création et de graphisme extraordinaire», rappelle-t-il.

M. Pradère n’est pas pour autant un ayatollah du vinyle. On trouve chez lui également des CD et des cassettes. «Pour moi, l’essentiel, c’est d’écouter de la musique dans les meilleures conditions», affirme-t-il. Il est convaincu que le vinyle a un avenir aux côtés de tous les autres supports de musique.

Boutique Le rappel, vente et achat de disques au 1535, rue Fleury Est.

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