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Une défusion qui a marqué l'histoire

Heureux de voir que Mont-Royal a changé pour le mieux, le conseiller municipal John Miller garde de bons souvenirs de la période des défusions, dans laquelle il s’est impliqué corps et âme, dès le début des années 2000.

Marie-Pier Gagné

«Ça a bougé beaucoup entre 2000 et 2006, mais on a gagné notre pari, souligne M. Miller. Et ça, c’est certainement l’une de mes plus grande fierté à vie.»

La période des fusions municipales a été longue. Le combat a débuté en 2000, alors que l’Assemblée nationale adopte la loi 170. Montréal devient alors une seule municipalité, divisée en 27 arrondissements. Cette loi, proposée au départ par le maire de Montréal de l’époque, Pierre Bourque, était loin de faire l’unanimité. «Il n’y avait pas eu de référendum encore à ce moment-là, les gens étaient outrés, se souvient M. Miller, qui siégeait au conseil de ville à cette époque. Il y a eu de nombreuses protestations contre les fusions et les Monterois étaient des centaines à y participer.»

Malgré les manifestations et les poursuites judiciaires qui ont abouti devant la Cour suprême du Canada, la loi 170 est adoptée officiellement le 1er janvier 2002. «Ce jour-là, Mont-Royal a cessé d’exister», ajoute John Miller.

Monterois, pas Montréalais

Même lorsque leur ville a été forcée de devenir un arrondissement de Montréal, le sentiment d’appartenance des Monterois a toujours été plus fort que tout. «Si l’on demandait aux gens d’où ils venaient, ils ne répondaient pas Montréal, mais bien Mont-Royal», se remémore M. Miller, un sourire en coin.

C’est après l’élection des libéraux et de Jean Charest, qui avait promis aux municipalités fusionnées qu’elles pourraient tenir un référendum s’il était élu, que M. Miller et deux autres citoyens ont commencé à s’investir dans la campagne des défusionnistes, en 2003. Militant pour l’autonomie de leur ville, ils ont même obtenu un local à l’hôtel de ville, appuyés par les trois membres du conseil d’arrondissement.

Au grand soulagement du comité de M. Miller, suffisamment de résidents ont apposé leur signature pour la tenue d’un référendum, en 2004. La journée du vote, 5685 citoyens se sont prononcés en faveur de la défusion, contre 1263.

«Une victoire impressionnante, décrit M. Miller. On était tellement contents et soulagés.»

Recommencer à zéro

Quelques mois plus tard a eu lieu l’élection municipale de la nouvelle ville de Mont-Royal. Trois candidates étaient en lice pour le poste de mairesse, dont Suzanne Caron, qui a agi en tant que mairesse d’arrondissement avant la fusion. Cependant, c’est Vera Danyluk qui l’a emporté. «Elle a eu une lourde tâche, explique le conseiller Miller. Il fallait qu’elle rebâtisse toute une ville.» Après une courte pause, M. Miller a pour sa part été réélu, lui qui avait déjà siégé au conseil municipal entre 1991 et 2001.

«On devait rétablir chez nos citoyens la fierté collective qui avait été ébranlée par la fusion, soutient le conseiller Miller. C’était un beau défi.»

Selon le maire actuel, Philippe Roy, l’ex-mairesse Danyluk a «incroyablement bien» réussi à remettre Mont-Royal sur pied, notamment ce qui a trait au budget.  Après un peu plus de quatre ans à tenter de panser les blessures des Monterois, Mme Danyluk a quitté la vie politique, en raison de graves problèmes de santé, qui l’ont finalement emportée, en 2010. C’est par la suite que Philippe Roy a pris le relais, soucieux de continuer à faire briller Ville Mont-Royal.

«La défusion, ça fait partie de notre histoire. Mont-Royal ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui, sans cela», conclut l’actuel maire. 

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