Des acteurs du baseball se rassemblent pour faire renaître un terrain du parc Jeanne-Mance
Plusieurs personnalités du milieu québécois du baseball se réuniront samedi au parc Jeanne-Mance en soutien à la communauté de balle-molle du parc Jeanne-Mance, qui déplore la démolition d’un de ses terrains à la fin mai. Les différents acteurs espèrent que l’événement mènera à la reconstruction du losange.
Des représentants du groupe ExposNation, ainsi que les analystes Rodger Brulotte et Marc Griffin seront présents au cours de la matinée, tout près l’emplacement de l’ancien «terrain nord».
«C’est un événement festif, pour célébrer la communauté des gens qui aiment les sports de balle, a expliqué Marie-Claude Lacerte, qui représente la communauté des joueurs du parc. On ne va pas arriver pour militer ou protester, mais on va profiter de la présence des gens pour donner de l’information sur l’importance des terrains de Jeanne-Mance.»
Mme Lacerte et son équipe s’étaient déjà présentés au conseil de ville pour militer en faveur d’une reconstruction. «Pour nous, ce n’est pas une bataille qui est terminé, a-t-elle poursuivi. On n’est pas en deuil du terrain, on est en train d’essayer de le gagner à nouveau.»
Le vice-président aux communications de Baseball Montréal, Yannick Mondion, sera présent samedi matin. La fermeture de n’importe quel terrain de balle affecte négativement le sport, selon lui. «On espère que ça va faire changer la Ville d’avis», a-t-il lancé.
Longue saga
Le «terrain nord» du parc Jeanne-Mance a été détruit à la fin du mois de mai, après avoir été fermé pendant plusieurs mois en raison de travaux à proximité. La Ville a par la suite conclu que l’emplacement du terrain était «dangereux». Le maire du Plateau–Mont-Royal, Luc Ferrandez avait initialement envoyé une lettre à la ligue de balle-molle du parc, confirmant la réouverture du terrain le 28 mai, avant que son collègue Alex Norris, conseiller de l’arrondissement, annonce plutôt la démolition complète du terrain.
Pour justifier sa décision de raser le terrain, la Ville s’est basée sur une étude publiée en mai 2017. Ce document, intitulé Rapport d’étude: Trajectoires de balles au parc Jeanne‐Mance, analyse la probabilité que des balles tombent à l’extérieur du terrain et mettent en danger la vie des passants.
«Il y a eu deux accidents au parc Jeanne-Mance en 50 ans», a argumenté M. Mondion, qui déplore la décision «rapide» de la Ville.
«L’étude ne conclut pas que le terrain est dangereux et doit être fermé, a repris Mme Lacerte. Elle explique simplement où les balles se rendent et comment poser des clôtures pour les bloquer.»
D’autres options pour le terrain
Une consultation est en cours afin de déterminer l’avenir du terrain, aujourd’hui recouvert de gazon. Interrogée sur le sujet lors d’une séance du conseil de ville, le 18 juin, la mairesse Valérie Plante n’avait pas exclu le retour du «terrain nord», mais elle avait voulu préciser la nécessité de la consultation.
«On a dû agir pour des questions de sécurité, mais on va prendre tout en considération, avait-elle dit. C’est ça, une consultation.»
«C’est un parc multi-usage, avait-elle poursuivi en parlant de Jeanne-Mance. Et ça, je veux qu’on l’entende. Pour moi, il n’est pas question de mettre en [avant] un usage plutôt qu’un autre.»
Le problème réside dans le moment où la consultation publique a été amorcée, selon Mme Lacerte. «Ils n’ont pas pris en compte notre communauté parce qu’ils n’ont pas fait de consultation avant de détruire le terrain, s’est-elle insurgée. Ils ont offert d’en faire une après avoir détruit le terrain. On sent qu’ils ont mal géré un lieu historique où il y a une communauté importante.»
«Ils nous disent d’aller jouer à côté, mais nous y jouons déjà. Les terrains de Montréal sont à pleine capacité. Il n’y a pas de place ailleurs.» – Marie-Claude Lacerte
Ni la Ville, ni l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal n’ont donné suite aux demandes d’entrevue de Métro.