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Stages non rémunérées: 42% des étudiants anxieux à cause de la précarité financière

Photo: Josie Desmarais

Près de 4 étudiants sur 10 (42%) disent avoir souffert d’anxiété pendant qu’ils effectuaient un stage dans le cadre de leurs études.

D’après un mémoire de l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM (ADEESE-UQAM), dans lequel sont colligées plusieurs données sur les étudiants stagiaires et qui a été rendu public mercredi, il est rapporté que ces étudiants, qui concilient dans certains cas études et stages, sont grandement angoissés en raison de la précarité financière.

«La probabilité de dépression s’accroît lorsque les étudiants font face à de sévères difficultés financières pendant leurs études. Le risque est également plus élevé chez les diplômé.e.s ayant accumulé une grande dette d’étude», est-il écrit dans le rapport. Celui-ci se base notamment sur un sondage du Comité pour la rémunération des stages et des internats de l’Université du Québec en Outaouais, mené auprès de 664 stagiaires étudiants de l’UQO, mais aussi de l’Université du Québec à Montréal. Près de 62,4% des répondants du sondage disent avoir vécu  avec moins de 1000$ par mois, ce qui les place sous le seuil de la pauvreté. Environ 38% d’entre eux disent avoir eu recours à un soutien psychologique ou auraient voulu y avoir recours.

Le mémoire de l’ADEESE-UQAM dresse un portrait des stagiaires québécois universitaires. «Ce qu’on a tenté de faire Cécile [Retg, coauteure] et moi, c’est de dresser un portrait général de certaines dimensions qui étaient laissées dans le noir», a précisé le coauteur Charles Carrier-Plante. Il a par ailleurs mentionné que ce manque de données n’était pas une problématique typiquement québécoise, mais aussi présente dans le monde. «Les organismes publics ne se sont jamais intéressés à la question des stages», a-t-il laissé savoir.

Les deux auteurs ont mis en lumière les grandes lignes des particularités de la réalité des étudiants stagiaires, telles que la présence de disparités entre les secteurs publics et privés, le manque de protection devant la loi, l’absence de définition commune et partagée de ce qu’est un stage, la dévalorisation des secteurs traditionnellement féminins, ainsi que la précarité financière qu’amènent les stages non rémunérés.

«Les étudiants en stages non rémunérés sont dans une situation très, très précaire, et il faut changer ça», a exprimé Mme Retg.

La question des stages non rémunérés est au centre des discussions dans les établissements postsecondaires québécois, alors que diverses associations dans la province entendent déclencher la grève générale illimitée pour faire valoir que tous les stages doivent être rémunérés auprès du gouvernement de François Legault.

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