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Valérie Plante transformera la voie du mont Royal en «chemin de plaisance»

Photo: Josie Desmarais, Métro

La circulation automobile continuera à être autorisée sur la voie qui traverse le mont Royal, mais celle-ci sera transformée en «chemin de plaisance», a annoncé jeudi la mairesse de Montréal. Valérie Plante promet de nouveaux aménagements «temporaires» dès cet été pour améliorer la sécurité des piétons et des cyclistes. Une décision accueillie avec réserve par plusieurs organismes.

«Exit autoroute, Camillien-Houde deviendra un chemin de plaisance sécuritaire pour tous et toutes», a déclaré Mme Plante jeudi lors d’une conférence de presse à l’hôtel de ville de Montréal. 

L’an dernier, l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) a été mandaté par la Ville pour analyser les répercussions et les multiples réactions qu’a entraînées l’interruption du transit automobile sur la voie Camillien-Houde du 2 juin au 31 octobre 2018. Qualifiant ce projet pilote de «peu concluant», l’organisme propose à la Ville de conserver cette voie ouverte à la circulation automobile, tout en transformant celle-ci en chemin de plaisance, ce qui pourrait impliquer un rétrécissement de la voie, l’aménagement d’une allée verte en son centre et d’une traverse piétonne surélevée, notamment.

Ce chemin de plaisance, qui impliquera des travaux d’envergure, devra d’abord faire l’objet d’une «vision» globale que l’administration entend «probablement» dévoiler «l’an prochain», a indiqué la mairesse, sans livrer un échéancier précis.

Accueil mitigé
Selon la directrice générale des Amis de la montagne, Hélène Panaïoti, la Ville doit prendre le temps de bien développer cette vision et de la présenter aux Montréalais avant d’aller de l’avant avec le réaménagement du chemin Remembrance et de la voie Camillien-Houde, qui devra s’inscrire «dans un objectif global d’accessibilité».

«Est-ce qu’on peut enfin agir?», a rétorqué la présidente de Vélo Québec, Suzanne Lareau. Cette dernière a rappelé que plusieurs rapports réalisés par la Ville depuis le début des années 1990 ont fait état de l’importance de revoir la configuration de cette voie, signe qu’il est temps de passer à l’action, selon elle. 

Alors que le chef de l’opposition officielle, Lionel Perez, a qualifié en mêlée de presse le controversé projet pilote tenu l’an dernier de «fiasco total», Mme Lareau s’est pour sa part dite «déçue» que l’OCPM n’ait pas qualifié celui-ci de «succès» alors que son rapport indique qu’il a entraîné une réduction de 75% du nombre de voitures circulant sur le mont Royal, permettant ainsi de réduire le «risque» de collisions.

Si elle se montre favorable au verdissement du mont Royal, la responsable en matière de transport et d’aménagement du territoire au Conseil régional de l’environnement (CRE) Montréal, Tania Gonzalez, espère que le réaménagement de la voie du mont Royal permettra d’y réduire la «circulation motorisée», qui est essentielle pour réduire le nombre d’accidents, a-t-elle insisté.

Mme Gonzalez a par ailleurs salué la proposition du rapport de l’OCPM de réduire le nombre de places de stationnement à la Maison Smith tout en mettant en place une navette, potentiellement «autoguidée», pour transporter des citoyens des stationnement aux flancs de la montagne vers les «points d’intérêt» de celle-ci.

«Nous n’avions pas besoin de faire ce projet pilote pour mettre en place des mesures pour sécuriser le mont Royal», a pour sa part réagi Lionel Perez. 

Plus de sécurité
La mairesse de Montréal a par ailleurs promis que des «aménagements temporaires», qui n’ont pas encore été détaillés, seront mis en place «dès cet été». Il pourrait s’agir, par exemple, d’une nouvelle réduction de la limite de vitesse sur cette voie, qui est passée de 50 à 40 km/heure l’an dernier, ou encore de la pose de bacs à fleurs au centre de celle-ci. 

En octobre 2017, dans les jours qui ont suivi la mort d’un jeune cycliste de 18 ans happé par un véhicule sur la voie Camillien-Houde, l’ancienne administration municipale avait notamment installé des panneaux signalant l’interdiction d’effectuer des demi-tours de même que des caméras de surveillance et un afficheur de vitesse. Le mur séparant les voies au centre du chemin à proximité du belvédère avait également été prolongé d’une trentaine de mètres.

«C’était vraiment des mesures pas assez efficaces […] Je ne vois pas pourquoi ils n’ont pas prolongé le muret de béton jusqu’en bas de la côte», a déclaré le porte-parole de Vélo Fantôme Montréal, Alain Deschamps, qui propose à la Ville d’agir en ce sens. 

Au lieu de mettre en place des «minigiratoires» à l’entrée et à la sortie du belvédère, comme le propose l’OCPM dans son rapport, Suzanne Lareau estime que la Ville devrait interdire dès cet été l’accès des voitures au stationnement du belvédère Camillien-Houde afin de réduire l’exposition des cyclistes à des voitures effectuant des demi-tours.

 

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