Écrans et sédentarité: les effets nocifs du confinement
Les habitudes de vie changent pendant cette période de crise. À l’ère du confinement les gens sont plus sédentaires et ont tendance à passer plus de temps devant leurs écrans. Quelles sont les conséquences de ce nouveau quotidien?
D’abord, il est important de dissocier la sédentarité passive et active. Cette dernière comprend des activités comme la lecture, l’écriture, les jeux cognitifs tels que le sudoku et elle aurait des bienfaits notamment sur la santé mentale.
Chez les personnes de plus de 65 ans, passer moins de trois heures sur les réseaux sociaux est associé à plus de bien-être psychologique, indique Paquito Bernard du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.
«[Les effets sur notre santé] dépendent vraiment de la nature des activités sédentaires, plus que leur durée», dit-il.
La sédentarité passive quant à elle comprend les séries télévisées, les films, les vidéos, etc. «Quand on n’est pas actif, il y a une accentuation négative entre la durée de sédentarité quotidienne et les indicateurs de santé mentale de type anxiété ou dépressif», explique M. Bernard.
De plus, à long terme, la fonction du corps pour brûler de l’énergie va être réduite. «Du côté physiologique, il va y avoir des conséquences par exemple sur la production d’insuline», détaille le professeur au département des sciences de l’activité physique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Conseils
Le plus dangereux n’est pas d’être statique sur une longue durée, mais d’accumuler des périodes prolongées de sédentarité, comme de regarder des séries en rafale.
En période de confinement, puisque les gens sont plus souvent devant des écrans et donc plus sédentaires, il est important pour la santé physique de prendre des pauses. «Globalement, au-delà de 45 minutes, il faut rompre cette durée de sédentarité avec des activités de 3 à 7 minutes», explique M. Bernard.
Par exemple, entre chaque épisode d’une série, il est recommandé de marcher ou faire une tâche domestique, tel que balayer.
Dans un contexte de télétravail, la difficulté est le temps passé devant son écran. «Plus on va être concentré, moins il va y avoir d’activité cognitive qui va nous rappeler le fait qu’on ne bouge pas», soutient Paquito Bernard.
Il suggère par exemple de répondre aux appels debout et de marcher dans la pièce durant la conversation. Aussi, il indique qu’il existe des applications mobiles ou des logiciels gratuits qu’on peut installer sur son ordinateur qui permettent de régler une alerte pour nous inciter à nous lever. Le logiciel peut par exemple bloquer l’écran pendant trente secondes.
Sommeil
Le divertissement étant omniprésent sur nos écrans, il peut être difficile de les éviter, surtout en période de confinement. Or, les écrans dégagent de la lumière bleue qui peut endommager les yeux à long terme et augmenter la fatigue visuelle.
Selon l’Ordre des optométristes du Québec, elle peut aussi perturber le sommeil puisque cette luminosité inhibe la production de mélatonine, une hormone impliquée dans le cycle du sommeil.
Toutefois, les gens qui ne travaillent pas auront l’occasion de rattraper leur retard de sommeil, nuance M. Bernard.
D’autre part, on voit des diminutions assez sévères d’activités physiques dans les pays occidentaux, fait savoir l’expert. «Même si on n’a pas l’information sur la question de la qualité alimentaire, on peut penser qu’il y a un risque accru de prise de poids relié à une faible activité physique durant le confinement», estime-t-il.
Cependant, il pourrait aussi y avoir un effet post-confinement, où les gens mangeraient de manière plus équilibrée et se mettraient à plus dépenser d’énergie.